Ce positionnement permet à l'Amérique d'avoir un oeil sur la Méditerranée et l'Europe. Le secrétaire d'Etat américain à la défense, Donald Rumsfeld, a affirmé que son pays est prêt à envoyer des GI's en Algérie et dans d'autres pays amis pour leur accorder l'assistance matérielle et logistique nécessaire pour les aider à sécuriser leurs frontières dans la cadre de la lutte antiterroriste. «Les Etats-Unis n'épargneront aucun effort et emploieront tous les moyens qu'il faut pour aider et assister les pays amis qui luttent contre le terrorisme au niveau de leurs frontières», a déclaré le secrétaire d'Etat américain, lors d'un point de presse qu'il a animé, il y a quelques jours à Washington. Pour le département d'Etat US, le Gspc algérien a été classé parmi les 18 organisations terroristes qui activent encore dans les différents partis du monde comme Israël, l'Indonésie, la Russie, la Somalie, l'Arabie Saoudite et le Pakistan. Si la plupart des organisations affiliées à Al Qaîda ont été neutralisées, la guerre contre le terrorisme n'est pas terminée pour les Américains. «Les terroristes qui ont attaqué l'Amérique en septembre 2001, activent toujours dans l'ombre et attendent l'opportunité de commette un acte terroriste et capter l'intérêt des médias» a averti Rumsfeld dont la visite à Alger, le 12 mars prochain, annoncée par le confrère arabophone «Chourouk El Yaoumi» n'a pas été confirmée par le département d'Etat. Le responsable américain a appelé au resserrement des rangs et à plus de concertation dans cette guerre contre le terrorisme à laquelle participent 85 nations. «Ces organisations veulent imposer leur diktat aux régimes en place dans le but d'instaurer une théocratie islamiste extrémiste mondiale, allant de l'Afrique du Nord au Sud asiatique», a t-il souligné. Ainsi, les Etats-Unis ne vont pas tolérer que des terroristes menacent les Africains ni qu'ils utilisent l'Afrique comme une base pour menacer le monde. Mais l'Oncle Sam propose un kit complet pour cette protection. Ainsi l'idée - récurrente - de l'installation des bases militaires dans la région subsaharienne et au Maghreb, y compris en Algérie, est relancée par cette nouvelle proposition annoncée par Donald Rumsfeld. Ce projet a déjà été évoqué en 2002, par les médias américains dont le Washington Post. En août dernier, l'hebdomadaire satirique français, Le Canard enchaîné, s'est mis de la partie. Il a révélé que 400 hommes des forces spéciales américaines se trouvent dans une base militaire US installée près de Tamanrasset, pour combattre le terrorisme. Selon ce journal, les militaires américains ont placé sur leur base un système qui passe au crible toutes les communications téléphoniques en Afrique subsaharienne. Selon le même journal, des avions américains assurent l'approvisionnement des quelque 400 éléments de la base américaine dont la mission essentielle est de repérer et de surveiller les réseaux terroristes en Afrique. Avec ce projet, l'armée américaine n'a pas l'ambition de se sédentariser dans le sud algérien comme c'est le cas dans plusieurs pays du monde notamment ceux du Golfe. Au fait, la base militaire que souhaiteraient installer les Américains dans le Sud algérien serait sous la responsabilité directe de l'armée algérienne. Les troupes américaines ne pourraient se servir de cette base, qu'en cas d'opérations antiterroristes d'envergure contre des troupes d'Al-Qaîda dans la région du Sahel. Les séries de manoeuvres militaires conjointes, entre l'armée algérienne et les experts américains (Flintlock 2005) renseignent sur cette idée d'actions ponctuelles. Les Américains se sont toujours intéressés à cette partie de la planète. La prise d'otages de touristes européens, en 2003, dans la région de Tamanrasset, par le Gspc, a précipité le projet américain de «sécuriser» durablement cette région frontalière entre l'Algérie et le Niger. Car, en négociant une probable installation de bases militaires dans le Sud algérien et au nord du Mali et du Niger, les Américains n'ont pas pour seule motivation la lutte contre le terrorisme islamiste, ils visent également à protéger leurs intérêts pétroliers, notamment en Algérie. Ce positionnement leur donne l'accès à toute l'Afrique et permet d'avoir un oeil sur la Méditerranée et l'Europe.