La campagne électorale pour l'élection présidentielle du 12 décembre prochain, s'est clôturée dans le calme et sans grands incidents, alors qu'avant son démarrage, beaucoup de voix se sont élevées pour prévenir des risques de dérapage qu'elle présentait. Et pour cause, les premiers meetings des candidats ont fait l'objet d'une surveillance et d'un accompagnement rigoureux des forces de l'ordre et leurs discours se sont rapidement habillés d'appels au calme. Il faut dire que dans la conjoncture actuelle, où l'Algérie vit au rythme de deux sons de cloche, mettant en opposition, ceux qui sont pour l'élection présidentielle, comme ultime solution de sortie de crise, et ceux qui ont opté pour une période de transition, et réclament mordicus le départ des symboles de l'ancien régime, la campagne électorale avait peu de chances aux yeux d'un bon nombre d'observateurs de se dérouler sereinement. D'autant plus que les prévisions et les scenarii échafaudés avant son coup d'envoi, conféraient une large place aux émeutes et affrontements durant les déplacements des candidats, et notamment lors des marches de soutien au processus électoral. Ceci étant, il est indéniable que les images de contestation de refus de l'élection ont fait le plein sur les réseaux sociaux, les meetings ont été chahutés, au point de provoquer l'annulation de quelques-uns, pour absence des conditions minimales, certains candidats ont eu à évacuer les lieux en urgence, mais dans son ensemble la campagne n'a pas été le théâtre d'affrontement sanglants, comme le prédisaient certains discours. Sur le terrain, l'exercice auquel se sont livrés les cinq candidats pour exposer leurs programmes aux citoyens, a été certes difficile, mais il a eu le mérite de faire montre de la cohabitation de deux positions distinctes du peuple, dans une Algérie devenue une proie pour les agressions internes et externes, dans le but de perturber, voire de compromettre la tenue de l'élection. C'est précisément sur cette fibre sensible, qu'est la préservation de l'unité et de la souveraineté du pays, que la maturité et la conscience du peuple ont pris le dessus. Du fait que plus la campagne électorale avançait dans le temps, plus les évènements qui sont venus la perturber n'ont fait que renforcer les fondements de son existence. Crescendo et devant les tentatives d'ingérence étrangère et des manipulations internes obéissant aux agendas du chaos, le soutien grandissant à la solution constitutionnelle a finalement réussi à se frayer un chemin sur la scène politique. Les appels des candidats à la mobilisation, et au choix de la solution la moins coûteuse pour tous, a eu un écho favorable auprès d'un nombre considérable d'Algériens, qui a vu que la contestation populaire a été nécessaire et utile pour assainir les institutions de la corruption et des anciennes pratiques qui ont ruiné le pays en même temps que déterminer les réelles préoccupations de la société. En fait, elle restera comme garante de la position du peuple. Ce qui, aux yeux de nombreux Algériens, n'empêche pas d'entrevoir des horizons plus radieux, où l'Algérie, dans sa pluralité, sa diversité et avec ses divergences d'opinions et de positions politiques, possède les capacités de dépasser cette période aussi fragile que dangereuse, et de permettre à tous les courants de s'exprimer en toute liberté, mais dans le respect des principes de la démocratie, notamment celui de l'acceptation et du respect des différents opinions et positions.