La clochardisation de la capitale de l'Ouest se poursuit. Une année après les avoir libérés des mains des charognards, d'importants lopins fonciers viennent de faire l'objet d'attaques de ces férus de taules. Ce phénomène a pris de l'envol à la faveur de la campagne électorale pour la tôle présidentielle, période durant laquelle tous les services locaux ont été mobilisés pour réussir ces joutes oubliant toutefois que la gestion des affaires de la cité n'est pas seulement le vote. En moins d'un mois, l'on a recensé pas moins de 300 bidonvilles dressés dans le quartier des Planteurs, tout près du vieil Oran ou encore Sidi El Houari. La prolifération des bidonvilles s'inscrit dans la durée alors que leur éradication est menée à une cadence très faible. C'est du moins ce que révèlent les dernières opérations menées en ce sens. Cela est visible un peu partout dans la wilaya. Tout compte fait, une vingtaine de taudis ont été démolis par les services municipaux d'El Braya et de Boutelilis, très précisément dans le lieudit Bouyakour, à l'extrême ouest de la wilaya d'Oran en se rendant vers la wilaya de Tlemcen par Aïn Témouchent. Ces bidonvilles ont été dressés sur des terres appartenant à l'Etat. Appuyés par les forces de l'ordre, les services forestiers, en collaboration avec ceux de la daïra d'Oran, ont lancé une campagne axée essentiellement sur le rasage, par tous les moyens, de tous les bidonvilles dressés sur les biens publics ou encore les terres appartenant à l'Etat appelées communément les «services domaniaux». La première opération a été lancée dans la forêt des Planteurs rattachée au secteur urbain de Sidi El Houari. Elle s'est soldée par la mise à plat d'une dizaine de taudis. Le tissu forestier rattaché au secteur de Bouamama, ex-cité Petit, a connu le même sort. Les services spécialisés ont démoli près d'une dizaine de bidonvilles bâtis sur des terres forestières ceinturant les quartiers de Coca et de Rocher. La deuxième capitale du pays retrouvera vaille que vaille sa belle image aux couleurs chatoyantes. C'est le défi lancé par la wilaya d'Oran, sommant ses services locaux de stopper ce phénomène, ayant trop terni l'image d'une ville que l'on ambitionne de transformer en métropole méditerranéenne. La question des bidonvilles a, pendant plusieurs années, été posée à la table des discussions par les précédents walis. Des engagements ont été même pris. En vain. Les mesures engagées ont, depuis plusieurs décennies, été enfouies dans les fins fonds des tiroirs. Le projet tombe aussitôt dans les oubliettes avant qu'il ne soit retiré et une bonne fois, cette fois-ci, par la wilaya d'Oran ayant réitéré l'obligation de passer à l'acte. «Ce n'est que trop», dira-t-on ajoutant que «le phénomène n'a que trop duré face à la passivité et le laxisme des autorités censées reprendre la situation en main». Dans un temps, désormais révolu, il était beaucoup plus facile d'accaparer un terrain en plein milieu du tissu forestier d'Oran. Il suffisait de quelques plaques de taule et piliers en acier et le tour était joué, le squatteur devenait propriétaire d'un terrain sur lequel il pouvait aisément bâtir son taudis dans l'espoir d'amadouer les commissions en charge du recensement des mal-logés dans le but de les reloger. C'est d'ailleurs le cas constatable dans plusieurs lopins de la forêt d'El Hassi transformée en un laps de temps record en petits douars, dont le douar Tiartia, Rocher, Coca etc. La wilaya d'Oran se préparant activement à domicilier les Jeux méditerranéens de 2021, n'est plus résiduelle dans sa position en prenant en compte, tout en les mettant en application, toutes les mesures administratives pour stopper la bataille, à la fois criminelle et ravageuse, lancée à l'aide de la tronçonneuse.