«Certains partis politiques tentent d'instrumentaliser cette affaire de caricatures.» M. Hocine Ali, secrétaire général par intérim du Mouvement démocratique et social (MDS), a accusé ouvertement, lors d'un point de presse tenu, hier, au siège de son parti, le MSP qui, selon lui, s'emploie à la «manipulation» pour provoquer des manifestations publiques dans les rues d'Alger. Lesquelles manifestations qui devaient se tenir, rappelons- le, dans la matinée d'avant-hier dans plusieurs quartiers de la capitale. N'était la mise en place d'un impressionnant dispositif de sécurité, les choses auraient dégénéré indique le conférencier. Les mêmes manifestations se voulaient, en outre, une réaction de désapprobation du peuple algérien au sujet de l'affaire dite des caricatures attentatoires à l'image du Prophète Mohamed (Qsssl). Toujours est-il que ces tentatives de sortir les Algériens dans la rue pour faire part de leur colère, par rapport à la publication de ces caricatures, ne sont point spontanées, de l'avis du porte-parole du MDS. En ce sens, M.Hocine Ali persiste et signe que la manipulation du MSP est évidente. Et d'ajouter: «Le parti de Boudjerra Soltani tient un discours visant à se démarquer de façon démagogique de ses alliés de la coalition, à se dédouaner et à se présenter comme une alternative». Le conférencier n'a pas manqué, également, de mettre en exergue le fait qu'au sein du MDS, l'on croit dur comme fer que «la société algérienne refuse que l'on porte atteinte à sa religion et s'indigne sereinement pendant que certains partis politiques, en particulier, le MSP, tentent d'instrumentaliser cette affaire de caricatures». M.Hocine Ali affirme que « les partisans de l'islamisme politique qui se présentent aujourd'hui comme défenseurs de l'Islam, sont ceux-là mêmes qui ont plongé le pays, dix années durant, dans la barbarie terroriste». «Ils veulent se refaire une virginité» a-t-il déduit, tout en relevant le fait que le pouvoir n'a apparemment pas l'intention d'interdire aux islamistes l'utilisation de la religion à des fins politiques. Ainsi, le parti du défunt El- Hachemi Cherif réitère son exigence quant à la nécessité de consacrer dans la Constitution la séparation du politique du religieux. «La disqualification, notamment par la biais de la constitution de l'islamisme politique, est une condition sine qua non à même de permettre aux Algériens de vivre sereinement», notera, à cet effet, son SG par intérim. M.Hocine Ali indiquera en outre que cette période intérimaire ne saura trop durer au sein du MDS puisque, selon lui, le congrès du parti devrait intervenir vers la fin du mois d'avril prochain. Le conférencier a, par ailleurs, mis l'accent sur l'action commune entre partis démocratiques pour concrétiser une alliance démocratique capable d'assurer une alternative. Dans cette perspective, il a affirmé que le MDS a contacté certains partis «démocratiques», citant notamment le Front des forces socialistes (FFS) et l'Alliance nationale républicaine (ANR). Une rencontre est prévue entre le MDS et le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), a-t-il annoncé dans ce contexte, ajoutant que son parti souhaite aussi tenir des discussions avec des représentants de la société civile et des syndicats «autonomes».