Lors de sa première conférence de presse, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, fraîchement élu «a tendu la main au Hirak», en l'invitant solennellement au dialogue. Cet appel n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd, beaucoup de partis et des organisations de masse ont répondu favorablement. Ainsi, beaucoup de formations politiques ont souscrit à la démarche du président de la République et annoncé leur intention de prendre part au dialogue global proposé par le chef de l'Etat. Il va sans dire que Abdelmadjid Tebboune, qui s'est présenté en tant que candidat indépendant à la présidentielle, ne sera pas dupe et ne se laissera pas dicter un agenda par des partis, dont la représentativité demeure encore inconnue et qui ne cherchent qu'à reproduire la politique des quotas. C'est d'ailleurs pour cela que le chef de l'Etat a souligné l'importance de discuter avec le Mouvement populaire spécifiquement. Mais son attitude ne lui interdit pas de maintenir la porte de la Présidence ouverte à tous, dont les partis politiques. Cela est d'autant plus vrai que le chef de l'Etat s'est engagé à réviser la loi électoral, et la Loi fondamentale avant les prochaines législatives. Parmi les partis qui ont ouvertement acquiescé à la proposition présidentielle, le MSP a ouvert le bal, suivi, hier, par le parti El Bina du candidat malheureux à la présidentielle, Abdelkader Bengrina, Jil Jadid et le Mouvement Islah. Ces formations politiques, à l'instar du FFS qui apporte son soutien à l'initiative, bien que conditionnée par des réparables. Ces partis qui revendiquent une proximité avec le Mouvement populaire pourraient être une sorte d'intermédiaire. Au président qui connaît assez bien la donne politique de séparer le bon grain de l'ivraie et s'assurer de la sincérité des uns et des autres, ainsi que de l'impact qu'aura le dialogue sur la société profonde, celle qui, par le vote, a remis sur selle l'institution présidentielle et lui a confié la mission d'ordonner la chose politique et institutionnelle dans le pays. Il convient de relever que le parti du défunt Mahfoudh Nahnah a affiché sa disponibilité à participer au dialogue. Pour le MSP, le discours du président élu est «rassembleur», susceptible de réduire les tensions et d'ouvrir des horizons de dialogue et même d'aboutir à un consensus. Il restera à cette formation et d'autres de convaincre le Mouvement populaire né en dehors des structures partisanes. Cet état de fait et les suspicions susceptibles de naître de par certains positionnements politiques amènent à s'interroger sur l'apport des partis au dialogue, même si au final, ils demeurent des acteurs incontournables. Il y a lieu de souligner que le Mouvement populaire, qui reste un mouvement horizontal, n'a pas secrété des représentants. Du débat et des échanges en son sein, il ressort qu'en guise de perspective, le Mouvement laisse la porte ouverte à l'éventualité de sa structuration en plusieurs nouvelles formations politiques et nouvelles organisations de la société civile dans la perspective de la promulgation de nouvelles lois sur les partis et les associations. Il faut dire que le Mouvement continue à se mobiliser pour exiger le changement de système et la refondation de la vie politique nationale.