Nom : Khelili. Prénom : Mahmoud. Age : 67 ans. Profession : avocat. Signe particulier : ne traite que les affaires sulfureuses. On le surnomme, «le fouineur militant des droits de l'Homme». Cet avocat, natif d'El-Harrach, a battu tous les records dans les désignations d'office pour défendre les dossiers délicats. Ceux des causes perdues d'avance que certains de ses confrères fuient souvent par appréhension ou tout simplement par manque de conviction. Les dossiers brûlants, il en fait une affaire personnelle, selon certains. Sa stratégie est beaucoup plus gênante selon d'autres. Ses plaidoiries se fondent justement sur de sévères réquisitoires contre ce qu'il qualifie de «pouvoir occulte». C'est peut-être pour cela que «je suis considéré comme l'avocat qui dérange», dit-il avec un air facétieux. Licencié en droit à la faculté d'Alger. Il a d'abord occupé des postes de hauts rangs à la Dgsn. Commissaire principal, il a très vite basculé de l'autre côté. Dur métier que celui de policie! Un milieu qui ne pardonne pas. Les dilemmes sont de plus en plus pesants à chaque affaire qu'on traite. C'est ainsi, d'ailleurs, qu'il s'est vu face à un dossier compromettant qui l'a poussé à choisir entre sa fonction d'officier et être militant des droits de l'Homme. Les deux sont difficiles à concilier dans une société complexe qui se cherche au prix des larmes et de sang. «L'injustice m'a poussé à prendre des positions qui m'ont coûté des persécutions que je supporte depuis plus de 28 ans, pour le reste de ma vie.» Il est connu par tout le monde que «je défends les persécutés et je n'ai jamais eu de problème avec les gens justes», déclare Me Khelili, ajoutant: «La question de savoir si je dérange doit être posée à ceux qui se sentent dérangés par la vérité (...) Il se trouve que moi je ne me contente pas du discours officiel, voilà comment j'ai été amené à être qualifié d'avocat qui dérange. Lorsque j'a été séquestré pendant des jours à cause de cette affaire, j'ai décidé tout de suite après de rejoindre la ligue des droits de l'Homme au temps de M.Miloud Brahimi que j'ai quittée d'ailleurs parce qu'il y avait des gens qui n'avaient rien à voir avec les droits de l'Homme». Depuis, l'homme cavale seul.