«L'Alliance a manqué au devoir de cristalliser des approches en faveur du développement escompté», selon Mokri. «Il n'existe pas de divergences au sein de l'Alliance sur la question de l'augmentation des salaires», a affirmé, jeudi, M.Khalfa Mebarek, député du parti du Rassemblement national démocratique (RND). Intervenant avec deux autres députés des partis de l'Alliance notamment M.Annan du Front de libération nationale (FLN) et M.Mokri du Mouvement de la société pour la paix (MSP) à la faveur de l'émission Qanaât de la Chaîne I, M.Khalfa a affirmé que «le RND n'est pas opposé à cette augmentation, mais estime qu'elle doit se faire conformément à certains critères, car l'économie algérienne demeure toujours dépendante des revenus du pétrole», souligne-t-il. Mais, il faut souligner que contrairement à ces propos, la question de la hausse des salaires a réellement suscité des divergences au sein de l'Alliance. Le chef du gouvernement et patron du RND, M.Ahmed Ouyahia avait, rappelons-le, estimé que la revendication salariale est «illégitime bien qu'elle soit pressante». Le FLN et le MSP ont publiquement contredit M.Ouyahia qui préside actuellement l'Alliance présidentielle. «La déclaration d'Ouyahia n'engage pas le gouvernement», avait considéré M.Abdelaziz Belkhadem, secrétaire général du FLN. Le MSP avait, de son côté, souligné sa pleine adhésion aux revendications légitimes des travailleurs. Pour son président, M.Soltani, «le MSP a toujours revendiqué l'augmentation des salaires, l'amendement de l'article 87 bis de la loi régissant les relations de travail ainsi que la révision des textes liés au front social». Par ailleurs, les invités de l'émission Qanaât se sont félicités de l'avancée «historique» réalisée par l'Alliance présidentielle, depuis sa création en février 2004, aux plans politique et sécuritaire. Selon le député FLN, Riadh Annan, l'Alliance présidentielle est venue en prolongement de la coalition présidentielle née en 1999. Il y voit une sorte d'exercice politique et une adhésion au programme du président de la République, M.Abdelaziz Bouteflika, «pour resserrer les rangs du peuple algérien et préserver les constantes de l'identité nationale». De son côté, M.Khalfa Mebarek a indiqué que l'Alliance présidentielle a été créée pour faire face à une situation difficile que traversait le pays. «Plusieurs des objectifs pour lesquels elle a été mise en place ont été réalisés», a-t-il dit. Il cite, à titre d'exemple, le rôle de l'Alliance durant l'élection présidentielle d'avril 2004 et dans la campagne de sensibilisation au contenu de la charte pour la paix et la réconciliation nationale. M.Mebarek a valorisé, par ailleurs, le rôle de l'Alliance au cours des dernières élections locales ainsi que pour l'ouverture des canaux de dialogue national en vue du règlement de la crise en Kabylie. «L'Alliance avance à pas déterminés et est plus que jamais solidaire», a-t-il souligné. Pour M.Abderrazak Mokri du MSP, l'avancée réalisée par l'Alliance se traduit par le rétablissement de la confiance du citoyen en sa classe politique, «ce qui a eu un impact positif sur la situation sécuritaire du pays». Le défi auquel l'Alliance est toujours confrontée reste celui du développement, dira M.Mokri. «L'Alliance a manqué au devoir de cristalliser des approches en faveur du développement escompté en dépit de l'opportunité historique qui s'offre à l'Algérie, grâce à l'embellie financière actuelle, de réaliser le bond économique», estime-t-il.