Le président du FFS reconnaît que «la vitalité de notre peuple ne peut être mise en cause». Dans un message adressé aux membres du conseil national du FFS, daté du 18 février 2006, Hocine Aït Ahmed a, comme à son habitude, dressé un tableau noir de la situation du pays. S'appuyant sur la maladie du président de la République, le président du vieux parti d'opposition estime que «la grosse machine «institutionnelle» a été complètement paralysée par les gesticulations du pouvoir, les rumeurs et les défaillances de la communication officielle». Aït-Ahmed assimile la gestion de cet épisode de la vie de la nation à la fin de «la fiction de l'existence d'un Etat algérien, et, dans le même temps, révèle la déliquescence des rouages sur lesquels repose l'organisation du système.» S'interrogeant sur le silence de la société face à ce qu'il qualifie de «mentir vrai» des autorités, le leader du FFS cite l'exemple de l'Espagne dont «il avait suffi d'un seul mensonge qui a sévi quelques heures seulement, d'une rétention d'information organisée par les autorités en place pour que les réactions populaires réussissent à renverser Aznar, le chef du gouvernement, pourtant régulièrement élu, et fassent basculer la victoire aux élections législatives, en faveur du parti-frère, le Psoe, que les derniers sondages avaient pourtant donné perdant». La leçon espagnole semble inspirer Aït Ahmed qui y fait une seconde fois référence, en se demandant «si l'admirable jeunesse espagnole aurait pu accomplir, sous le régime de Franco, ce renversement éclair, bien qu'El Caudillo avait quand même légué à son pays une classe moyenne et une certaine société civile susceptibles d'être des vecteurs de changement». Cela dit, «toute la différence est que la démocratie espagnole n'est pas une façade de propagande, contrairement à l'oppression infligée à notre peuple par une démocratie mensongère», soutient le président du FFS qui reconnaît que «la vitalité de notre peuple ne peut être mise en cause ; elle n'est pas mythique, elle a été et le reste exemplaire, ayant survécu à 40 ans d'une dictature militaro-policière». Hocine Aït-Ahmed estime que «40 ans après l'indépendance, nos institutions se trouvent encore déstabilisées par le vice de fabrication dont fut victime la Constitution qui devait fonder la République démocratique et sociale promise par la proclamation du 1er Novembre 1954.» Il propose «une méthodologie cohérente (qui) ne peut résulter que du débat public: c'est par le dialogue ouvert qui, par l'échange, est générateur d'Etat.»