Elles étaient nombreuses à avoir répondu présente aux appels des féministes à marcher hier, à l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes. C'est sous le slogan «Mouvement féministe, lois égalitaires» que les femmes ont marché hier de la place Audin au siège de l'Assemblée populaire nationale. En effet, la revendication des droits des femmes a fortement été reprise par les manifestantes, en particulier les militantes les plus aguerries d'entre elles. Comme l'explique Radia, «durant de longues années le 8 mars était synonyme de fête pour les Algériennes et les Algériens, mais aujourd'hui , c'est le jour de la lutte des femmes, elles sont toutes dehors pour revendiquer un Etat de droit», affirme-t-elle. Par ailleurs, même les femmes politiques ont rejoint cette mobilisation exceptionnelle, à l'instar, de Zoubida Assoul, qui a déclaré : «Depuis un an les Algériens sont mobilisés pour le changement et cette mobilisation fait partie du changement, c'est aussi le Hirak aujourd'hui». Concernant la revendication principale des féministes algériennes, à savoir l'abrogation du Code de la famille, Zoubida Assoul reste vague et affirme que «toutes les revendications sont légitimes, et nous au sein de notre parti nous sommes guidées par le peuple et le peuple veut son abrogation, alors il faudra le faire». Tout au long de l'itinéraire initial de la manifestation les slogans habituels du Hirak ont été scandés. Ainsi, ont a pu entendre «Algérie libre et démocratique» ou encore «Libérez les détenus». Il faut dire que le sort des détenus inquiète l'opinion publique, d'autant que les arrestations semblent se poursuivre. D'ailleurs, hier matin, un sit-in a été organisé par les journalistes à côté du tribunal de Sidi M'hamed en soutien à leur confère Khaled Drareni interpellé alors qu'il couvrait la manifestation de samedi dernier. à noter que 180 manifestants ont été interpellés samedi dernier. La plupart ont été relâchés le même jour, dans la soirée, d'autres en revanche ont été présentés par-devant le procureur de la République. Cela dit, hier aucun incident n'a été signalé lors de la manifestation des femmes. A quelques détails près, elle ressemblait à celle du vendredi de mobilisation. La bonne humeur et le pacifisme ont en effet été au rendez-vous. D'ailleurs, de nombreuses femmes affirmaient que ce 8 mars est aussi celui de la mobilisation populaire et que les femmes aussi ont leur mot à dire. «Les femmes c'est aussi 50% de ce peuple et il est temps que la société le comprenne, on ne construira rien sans notre voix», a déclaré Hayat, une citoyenne qui est venue de Belouizdad ex-Belcourt.