La réduction de la libre circulation des personnes conduit, selon M.Bedjaoui, à un repli identitaire. «Il appartient à tous les pays du Nord de renouveler la vision du bon voisinage». C'est avec ces propos que le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères, Mohamed Bedjaoui, s'est adressé hier, à l'ouverture du congrès du Mouvement international européen (MEI) devant 400 participants représentant des Etats des deux rives, nord et sud, de la Méditerranée. Il a soulevé à l'occasion, le manque d'efforts consentis pour le développement du dialogue Nord-Sud. Pour lui, le Nord voit le Sud à travers l'endettement, le chômage et l'instabilité politique. Le ministre a évoqué le problème de la libre circulation des personnes. Ce rejet conduit, selon lui, à un repli identitaire, très dangereux pour les relations entre les deux parties. «Le Sud a besoin du savoir européen comme le Nord a besoin de la dynamique démographique du Sud», a-t-il insisté. La question de la migration a été largement abordée par les participants à cette rencontre. Sujet de préoccupation commun, le phénomène doit être appréhendé selon une approche globale et intégrée, relèvent les experts qui préconisent d'améliorer la possibilité de migration légale. Il est, à ce propos, souhaité l'adoption de politiques nouvelles dans le traitement et l'intégration des immigrés en situation régulière. Il est également question de faciliter le flux des transferts financiers effectués par les migrants et prendre en compte le phénomène de la fuite des cerveaux. L'autre objectif recherché par cet événement, consiste à réduire sensiblement le niveau de l'immigration clandestine et des décès résultant du franchissement des mers et des frontières. L'affaire des caricatures attentatoires au prophète Mohamed (Qsssl) n'est manifestement pas pour arranger les choses. A ce propos, M.Bedjaoui a souligné qu'au lieu d'encourager un dialogue fondé sur la diversité des cultures, certains milieux ont répondu par des caricatures diffamatoires pour offenser plus d'un milliard de musulmans dans le monde. Prenant en considération les aspects culturels et cultuels, le congrès débattra du thème «Dialogue nord-sud sur la Méditerranée : une vision commune du futur». La définition d´une vision commune du futur sera esquissée. Les congressistes aborderont les voies et moyens pour encourager la coopération entre les sociétés civiles des deux rives de la Méditerranée. Outre ces deux volets, les experts conviés à la rencontre d´Alger, discuteront, trois jours durant, de neuf thèmes. Il s´agira entre autres de l´information, l´éducation, la formation et l´investissement. Le rapport sur le «Dialogue nord-sud», établi à la suite de la réunion préparatoire du congrès du MEI, qui s´est tenue à Malte les 27 et 28 novembre 2004, prend aussi en compte les conclusions, les différentes propositions, bilans et conférences, relatifs à dix ans d´actions menées dans le cadre du processus de Barcelone. Créé en 1948, le MEI s´est tracé comme objectif d´édifier "une Europe démocratique et unie". Cette organisation, dont le siège est à Bruxelles, regroupe 42 pays dont les 25 Etats membres de l´Union européenne (UE).