Les acheteurs de panique «égoïstes» ne sont pas les seules personnes qui font vider les étagères des supermarchés et des étals du pays. Une mafia sans foi ni scrupules cible les Algériens paniqués à l'heure du coronavirus. Des malfaiteurs qui mettent le paquet pour propager le monopole et la spéculation, et inonder le marché noir par cette activité illégale, très fructueuse en gains financiers. Ils créent «volontairement» la pénurie des produits de première nécessité, comme la semoule, la farine ainsi que les gants chirurgicaux, les bavettes. Face à cette situation, l'Etat a décidé de sévir. Pour mettre fin à ces agissements qui sont devenus sources de stress chez les Algériens, une grande opération coup de poing est en cours dans le pays. Gendarmes, policiers en tenue et en civil et contrôleurs du ministère du Commerce travaillent côte à côte, pour traquer le moindre mouvement de spéculation suspect, et interviennent pour «interpeller» les «suceurs de sang» qui sont systématiquement embarqués. Après les dernières instructions du président de la République, ils ont en effet multiplié les descentes dans les marchés, les épiceries, les pharmacies, et même dans les garages. Au moment où nous mettons sous presse, de nouvelles descentes continuent d'être effectuées. La dernière en date remonte à samedi dernier, où 26 mandataires ont été verbalisés au marché de gros d'El Kerma, à Oran. Et le montant de l'amende globale établi à l'encontre des contrevenants est de 2,33 millions DA. Donc ce sont finalement ceux-là qui ont fini par mettre la main à la poche. La veille, une autre opération opérée au niveau du même marché aurait permis la verbalisation de 19 mandataires. Et les lourdes sanctions qui leur ont été imposées sont de l'ordre de 100 000 DA chacun. À Constantine, pas moins de 2 050 unités de gants et bavettes de protection et de bouteilles de solutions hydro-alcooliques non conformes, ont été saisies jeudi dernier par les services de la police. L'enquête a permis de découvrir que ces produits étaient stockés dans des entrepôts et mis à la vente, suite au rush des citoyens sur les gants et bavettes de protection ainsi que les bouteilles de solutions hydro-alcooliques pour contrer la propagation du coronavirus (Covid-19). Les quatre individus impliqués seront poursuivis pour «tentative de spéculation» et «vente illicite de produits parapharmaceutiques sans autorisation'', selon un communiqué de la cellule de communication de la sûreté de cette wilaya. À Boumerdès, la sûreté de la wilaya a annoncé la saisie de 450 000 gants médicaux et plus de 17 quintaux de produits alimentaires dont le délai est expiré, détenus par des spéculateurs, qui comptaient les lancer sur le marché noir à des prix exorbitants. Les commerçants ont été sanctionnés pour ne pas avoir respecté le décret contre la spéculation diffusé après l'avènement de l'épidémie du coronavirus. Dans la même wilaya, les policiers ont procédé à la fermeture de plusieurs commerces pour non-respect de la loi. À Médéa, plus de 150 quintaux de farine subventionnée, destinée à alimenter le circuit informel, ont été saisis, avant-hier, lors d'une opération conjointe menée par les éléments de la police judiciaire et la direction du commerce. Cette opération est intervenue suite à un contrôle routinier d'un camion transportant une quantité de farine. Une perquisition opérée dans un local appartenant à ce commerçant, détenteur d'un registre du commerce de vente d'aliments du bétail, a permis aux éléments de la brigade mixte (sûreté-commerce) de découvrir un stock, estimé à 150 quintaux de farine, que ce commerçant s'apprêtait à écouler sur le marché, au double de son prix. Les agents de la direction du commerce de Sidi Bel Abbès ont saisi, mercredi dernier, 31 quintaux de farine subventionnée par l'Etat et entrepris les procédures judiciaires contre les commerçants contrevenants. La farine se vendait au prix de 650 DA au lieu du prix fixé à 590 DA. À Mostaganem, plus de 6 tonnes de produits alimentaires, stockées par deux opérateurs économiques, ont été saisies mercredi dernier. Cette opération intervient suite au renforcement du contrôle de l'approvisionnement du marché local pour «parer à toute pratique commerciale illicite» durant cette conjoncture marquée par des mesures de prévention sanitaires contre la propagation du coronavirus.