«Nous attendons une autorisation de la wilaya d'Alger pour prendre contact avec des associations étrangères.» Plus de 100.000 personnes sont touchées par la maladie d'Alzheimer en Algérie. Un chiffre inquiétant de l'avis des spécialistes surtout si on sait qu'il n'existe pas de structures de santé publique spécialisées pour la prise en charge des problèmes liés à cette maladie. Face à cette situation, une association est née dans le but de sensibiliser et d'informer d'une manière plus précise le grand public sur cette pathologie. Il s'agit de Alger Alzheimer (Alaa) créée en décembre 2005. Elle a pour mission de venir en aide aux malades et aux parents de malades aux plans matériel, financier, psychologique et juridique. Pour réaliser ses activités, le bureau de l'association a mis en place quatre commissions de travail: finances, social, communication et une commission juridique. Un comité scientifique a été également installé comprenant des professeurs et des spécialistes en neurologie, en psychiatrie, des médecins, et des psychologues cliniciens. Toutefois, les adhérents à l'association mènent leurs actions sans moyens et sans même un local pour recevoir ceux qui les sollicitent. Selon le président d'Alger Alzheimer, M.Sassi Boumaza qui s'est déplacé, hier, à notre rédaction, pour l'heure, cette association qui compte 80 adhérents, n'a pas d'adresse de domiciliation. Des lettres ont été envoyées au wali d'Alger et aux différentes APC de la capitale à ce sujet. Mais, dit-il, aucune réponse n'a été donnée à l'association jusqu'à présent. C'est ainsi que M.Boumaza lance un appel au wali d'Alger pour qu'il prenne en considération ce problème. Notre interlocuteur révèle aussi que des associations étrangères en charge des problèmes posés par la maladie et des maladies apparentées ont déjà manifesté leur intérêt pour aider Alger Alzheimer dans le cadre de son statut à l'exemple de l'association France Alzheimer, présente à travers plus de 100 associations départementales en France métropolitaine et qui compte 90.000 adhérents et donateurs. «Nous attendons une autorisation de la wilaya d'Alger pour prendre contact avec ces associations». L'association propose aussi dans le cadre de ses activités d'organiser des formations au profit des aidants, c'est-à-dire, des personnes qui viennent en aide aux malades (la famille et le personnel paramédical) sur le comportement à avoir vis-à-vis des patients. «Nous avons également besoin de perfectionner les médecins généralistes du secteur public ou privé pour qu'ils puissent diagnostiquer avec facilité cette maladie». M.Boumaza fait aussi appel à des volontaires kinésithérapeutes, des orthophonistes et même des musico-thérapeutes. Parmi les actions que compte mener l'association, l'élaboration de dépliants d'information pour une diffusion grand public, d'un guide juridique, de brochures destinées aux familles des patients, l'organisation progressive de groupes de parole ainsi que la participation à l'élaboration de statistiques et recensement des malades. La maladie d'Alzheimer est, faut-il le souligner, une démence neurodégénérative à prédominante corticale qui touche en premier lieu les fonctions cognitives et se répercute sur le comportement et l'adaptation sociale des patients. Elle détruit progressivement des cellules nerveuses vitales du cerveau. Connue depuis près d'un siècle, la maladie d'Alzheimer reste incurable et irréversible. Elle survient en moyenne autour de 75 ans. Sa prévalence augmente rapidement aux âges les plus jeunes pour toucher les personnes âgées de 47 ans.