Aux côtés d´une équipe chevronnée et dynamique, il est le réalisateur confirmé de cette série dont le nom de Haroun Rachid a marqué incontestablement les esprits. Un signe de réussite certaine... L'Expression: Tout d'abord, quelles sont à chaud, vos impressions, suite à ce Prix du meilleur réalisateur? Djaffar Gacem: J'en suis très heureux, c'est une distinction qui m'encourage à faire mieux. A vrai dire, je mérite ce prix tant convoité ! J'ai été choisi parmi les meilleurs réalisateurs du moment, c'est, à mon avis, le fruit d'un travail que j'ai essayé de mener à bien, mais dites-vous bien que je suis un éternel insatisfait. Au bout de la 3e expérience, que pensez-vous de cette édition des Fennecs d'or? On a le sentiment que cette fondation est sincère quand on voit les moyens fournis pour réussir l'évènement. C'est clair que c'est de mieux en mieux. L'événement est, de loin, de meilleure qualité que l'an dernier, on sent qu'à travers son président, M.Hamraoui Habib Chawki, il y a une réelle volonté de rupture avec le passé. Il faut dire qu'il a impulsé une nouvelle dynamique qui consiste à encourager les artistes, les nouveaux talents et les techniciens du 7e art; on peut toujours critiquer certains aspects de l'organisation. C'est normal quand on n'en est qu'à sa troisième édition, mais le principal est que la nuit des Fennecs d'or est une idée fort intéressante dans notre paysage audiovisuel. Avec cette consécration qui vient confirmer auprès du public et des professionnels le succès de la série, pensez-vous toujours arrêter Nass Mlah City? Cela ne remet-il pas en cause votre décision? Arrêter Nass Mlah City ne me fait pas plaisir, tant de personnes et de journalistes m'ont demandé de rééditer l'expérience vu que le public algérien l'a adopté et j'en suis très fier, mais la série NMC est très complexe, elle demande des efforts considérables tant sur le plan des moyens humains que techniques: histoires différentes, installer des situations comiques, découvrir de nouveaux talents et en faire des acteurs connus, techniques de tournage et de montage différentes, des effets spéciaux dans une série TV..., bref, Nass Mlah City est une industrie de la production TV. On en a fait une trilogie,(NMC1, NMC2, NMC3) et je pense qu'il faut savoir s'arrêter. Qui sait? peut-être qu'un jour je reviendrai avec une nouvelle édition; en attendant, je préfère scruter d'autres horizons, cela fait partie de ma nature. J'aime bien le changement, j'aime bien relever de nouveaux défis, on a tant à apprendre! Peut-on connaître vos objectifs et vos projets? Les projets, il faut toujours en avoir, ça aide à vivre. Je suis au stade final de l'écriture d'un scénario, c'est un feuilleton social de 22 épisodes, après quoi, j'entamerai un nouveau scénario pour un long métrage cinéma, c'est une partie de mon rêve qui se réalisera, inch'Allah. Du comique, vous comptez passer à tout à fait autre chose. Peut-on en savoir plus? Le comique, c'est ce qu'il y a de plus difficile, car il est question de culture et de connaissance de la société que l'on vise. Il est plus difficile de faire rire que de faire pleurer les gens, il n'y a qu'à voir le JT, tous les jours, il y a des tragédies; néanmoins, le rire permet de faire passer des messages importants, c'est ce que j'ai tenté de faire dans NMC3. Le cinéma est un terrain vierge pour vous. De quelle façon pensez-vous l'investir? Le cinéma est une suite logique des séries TV. D'ailleurs, la réalisation de Nass Mlah est inspirée d'un format cinématographique. Mais la télévision ne peut se substituer au 7e art et aux salles obscures; il y a tant de travail à faire et le chemin est long. Personnellement, j'y crois, c'est une question d'ambition et de volonté. Quelle appréciation faites-vous du cinéma algérien. Pensez-vous qu'il est en train de reprendre du poil de la bête ou, au contraire, de s'enliser davantage? Le cinéma algérien est en gestation, il se cherche. C'est encore timide, mais il y a des signes encourageants. Les différents évènements, à savoir, la Semaine du film français, la Quinzaine du cinéma européen, les rencontres et forums organisés par les associations de cinéastes sont là pour attester de cette bonne foi. Sinon, il faut impliquer davantage les pouvoirs publics pour qu'ils aident à la renaissance du cinéma algérien. Comme dit le proverbe algérien «Yed wahda ma tssefek»(on ne peut applaudir avec une seule main).