Maintenant que la question des salaires est tranchée, qu'apportera la prochaine tripartite aux travailleurs? «Il n'y a plus d'équivoque. Le discours du président était on ne peut plus clair sur la question de l'augmentation des salaires». C'est ce qu'a déclaré hier le président de la confédération algérienne du patronat (CAP), M.Boualem Merrakech. S'exprimant sur les ondes de la Chaîne III, Merrakech s'est montré très à l'aise par rapport aux déclarations du président de la République concernant les questions d'ordre économique. Bouteflika a, en effet, confié à la tripartite qui se tiendra au courant du mois de mars prochain le soin de gérer les dossiers relevant de l'économie. Le discours du président, explique l'invité de la Chaîne III, place la tripartite en tant que cadre idoine pour l'étude des questions qui préoccupent le monde du travail. M.Merrakech qui, lui aussi, conditionne l'augmentation des salaires par une amélioration de la productivité, ne cache pas sa satisfaction et partage entièrement les arguments du président. «Nous sommes pour un pouvoir d'achat fort, mais à condition qu'il soit accompagné par une croissance économique très solide générée non pas par les hydrocarbures mais par l'industrie», argumente le président de la CAP. Même si tous les indices montrent une croissance économique très dynamique, il se trouve, à en croire M.Merrakech, que ce genre d'embellie ne peut justifier des augmentations générales de salaires. L'équation est simple, ajoute-t-il: «pour que les salaires soient revus à la hausse, il faudra qu'il y ait une productivité et, par ricochet, une croissance économique».C'est l'argument qu'a présenté, d'ailleurs, le président Bouteflika lors de son discours qu'il a prononcé, au Palais des Nations, à l'occasion du 50e anniversaire de la création de l'Ugta. «J'aurais souhaité faire bénéficier tous les Algériens de cette enveloppe, mais il est impératif de ne pas refaire les erreurs du passé», a affirmé le président faisant allusion à la période des années quatre-vingt. Donc, même si on ne peut pas espérer une augmentation des salaires pour l'instant, «il n'en demeure pas moins que la tripartite promet plus de visibilité sur les questions économiques», soutient le président de la CAP, qui relève que cette rencontre va permettre de dégager une stratégie globale qui sera en mesure de redémarrer réellement l'appareil économique. La prochaine tripartite paraît, aux yeux de ce responsable, très importante puisque les trois partenaires sociaux vont s'atteler à l'examen des questions capitales en relation avec l'avenir économique du pays. Il sera question aussi de chercher des solutions pour les entreprises déficitaires d'examiner le statut de la Fonction publique et le Pacte économique et social. Alors que la question des salaires est résolument tranchée, qu'apportera de mieux la tripartite aux travailleurs?