Le mouvement de grève des professeurs de l'enseignement supérieur, lancé par le Cnes, a été massivement suivi, hier, dans les universités d'Oran. Les étudiants de l'université Mohamed-Boudiaf (Usto) ne cachaient pas leurs inquiétudes et appréhensions face aux risques de retard ou de perturbation du programme et des calendriers d'examens. Une situation déjà vécue l'année dernière, lors de la grève lancée par le même Cnes et qui les avait contraints à sacrifier une partie des vacances pour des séances de rattrapage de TP. De leur côté, les représentants syndicaux des enseignants de l'université d'Oran réaffirment leur ferme volonté de poursuivre le mouvement pour faire aboutir leurs revendications. M.Mekaoui Mohamed, coordinateur du Cnes à Oran, souligne que les quatre principaux points motivant ce mouvement de grève et de protestation restent liés au faible niveau des salaires, au statut particulier de l'enseignant universitaire, dont le projet traîne depuis plus de quinze ans, à la question récurrente des logements et à la généralisation de l'ISP (indemnité spécifique de poste) qui représente près de 80% du salaire de base. Concernant ce dernier point, les représentants locaux du Cnes dénoncent une certaine forme d'injustice envers les établissements universitaires de l'ouest du pays qui ne bénéficient pas de cette indemnité. Quels sont les critères et les modalités retenus par le ministère concerné pour l'attribution de cette prime? s'interroge-t-on à l'université d'Oran. Concernant les affectations de quota de logements aux enseignants universitaires, le problème pour Oran revêt également un cachet spécifique dans la mesure où une majorité d'enseignants concernés s'interrogent sur les procédures d'attribution et le «statut» réel des logements affectés au secteur universitaire depuis ces dix dernières années. «Beaucoup de professeurs vivent et subissent actuellement le crucial problème de logement. Nous demandons plus de clarté et de transparence sur cette question.» Les membres du Cnes affirment, par ailleurs, que toutes ces revendications avaient fait l'objet de promesses et de recommandations de la part du ministère de tutelle, mais qui semblent rester lettre morte. Si à l'université de l'Usto, le mouvement de grève a été largement suivi, à Es Sénia, l'ambiance de contestation était, par contre, moins perceptible. Plusieurs professeurs en faculté de droit et au département des langues étrangères par exemple, ont assuré normalement leurs cours. Mais, globalement, les deux universités oranaises semblent bien être engagées pour une semaine dans une nouvelle grève annuelle des enseignants.