Les enseignants du supérieur ont, favorablement répondu, hier, à l'appel lancé par le Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes), aile de Cherbal. La plupart des universités du pays ont suivi le mot d'ordre, selon les syndicalistes. A l'université des sciences et des technologies de Bab Ezzouar (Usthb), les cours et les examens dans certains départements ont été perturbés. M.Farid Cherbal, coordinateur national adjoint du Cnes, chargé de la région centre, précise que sur 120 salles de TD, 48 seulement ont été occupées et 9 cours sur 24 n'ont pas eu lieu. Au niveau des autres universités, notamment à l'Institut national d'agronomie (INA) l'Institut national d'informatique (INI), l'Institut polytechnique (IPO), et les universités de Blida, Béjaïa, Jijel, Ouargla, Mascara, le même climat de protestation a caractérisé la journée d'hier. La mobilisation des enseignants du Cnes était, selon les syndicalistes, massive. A en croire M.Cherbal, le taux de suivi a dépassé les 60%. «Nous voulons alerter les pouvoirs publics sur le malaise qui secoue l'université algérienne depuis une décennie», argumente M.Cherbal. Les syndicalistes ne comptent pas lâcher prise et sont déterminés à faire aboutir leurs doléances. Les protestataires soulèvent les revendications traditionnelles relatives à l'augmentation des salaires, l'élaboration d'un statut de l'enseignant-chercheur, la démocratisation de la gestion de l'université, la prise en charge des problèmes de logement des enseignants et enfin le respect des libertés syndicales. Des doléances restées en suspens en dépit des promesses maintes fois réitérées par la tutelle. «Jusqu'à ce jour, l'augmentation des salaires n'a pas été appliquée», rétorque M.Cherbal qui appelle à l'ouverture d'un dialogue avec la tutelle pour tenter de trouver un compromis à ce conflit. A souligner que M.Ali Boukaroura, coordinateur national du Cnes, s'est démarqué de ce mouvement de protestation en affirmant que son organisation «n'est concernée ni de près ni de loin par cette grève». Il y a lieu de signaler que d'autres journées de protestation avec arrêt des activités pédagogiques sont prévues les 3 et 4 mars puis les 13, 14 et 15 mars.