«Le statut juridique de la femme pose problème.» La représentativité de la femme au niveau des institutions élues ne doit pas obéir à un système de quotas, a estimé Abdelaziz Belkhadem, secrétaire général du FLN, dont le parti préside actuellement l'alliance stratégique. «Nous devons privilégier plutôt les normes de la compétence, de la crédibilité et des facultés intellectuelles», a déclaré M.Belkhadem à la presse nationale dans les coulisses de l'APN, lors de la journée parlementaire organisée hier, par les partis de l'alliance à l'occasion du 8 mars, sous le thème: «L'expérience de la femme algérienne au Parlement.» «Le système des quotas réduit la femme, c'est un mal pris pour une solution conjoncturelle qui ne doit pas perdurer», a déploré le patron du FLN. Intervenant sur le même sujet, la secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, a posé la problématique sous deux aspects. Dans le premier, elle a mis en relief le statut juridique de la femme en Algérie qui pose problème «puisque le code de la famille la classe comme citoyenne de second degré». Et puis, ajoute-t-elle, «il est insensé de parler de représentativité de la femme au Parlement puisque les citoyens choisissent les candidats sur la base d'un programme». Dans le deuxième aspect, Mme Hanoune a dénoncé la notion même de parité qui est imposée, selon elle, «par des organisations et des ONG qui obéissent directement aux objectifs de l'administration américaine». Le raccourci ainsi trouvé, Louisa Hanoune a vigoureusement dénoncé «ces ONG qui, sous le couvert de la bonne gouvernance et de la démocratisation, vont jusqu'à s'immiscer dans les affaires internes des pays et des partis politiques à qui elles proposent la formation des militants». Dans le cadre des objectifs du Mepi (Initiative de partenariat avec le Moyen-Orient), le NDI (National Democratic Institut), une ONG américaine proche du parti démocrate US, a organisé deux sessions de formation pour les militantes femmes et élues des différents partis politiques algériens. En mai dernier, 200 femmes patrons de 16 pays du Moyen-Orient et du Maghreb, parmi lesquelles des Israéliennes, ont débattu des moyens d´améliorer leurs capacités de gestion, de leurs besoins en formation, lors d'un forum organisé en Tunisie par le MEPI relevant du département d´Etat américain. Ces préoccupations avaient pour toile de fond le rôle des femmes dans la participation à des réformes libérales dans le monde arabe, objectif du Mepi, lancé en 2002 par l'administration du président Bush. Sur cela, la secrétaire générale du PT n'a pas de doute. «Il s'agit d'une autre façon de déployer le rouleau compresseur de la mondialisation et du libéralisme sauvage». Cela étant, les trois représentants de l'alliance ont tous discouru, hier, sur la femme sans les femmes. Layachi Daâdoua s'est exprimé pour le compte du FLN, Miloud Chorfi pour le RND et Abderezzak Mokri a représenté le MSP. Les trois partis n'ont pas jugé utile de se faire représenter par une femme, ne serait-ce que pour marquer la symbolique du 8 mars, l'occasion pour laquelle ces partis ont organisé la journée parlementaire. Une manifestation qui a regroupé l'ambassadrice de la Suède en Algérie, Mme Khalida Toumi, Louisa Hanoune, Nouara Djaâfar et Saïda Benhabylès ainsi que d'autres femmes parlementaires durant les mandats passés. Une régression notable est constatée actuellement en termes de représentativité de la femme au sein des partis et des instances élues. Seules quatre femmes - désignées - siègent au Sénat. Au niveau de l'APN, le MSP n'a aucune élue, le RND a une seule de même qu'El Islah et le FLN en a une vingtaine qui ne totalisent pas 10% du nombre d'élus de ce parti.