à la veille de la préparation de la loi organique portant sur la promotion politique des femmes au sein des assemblées élues, le FLN a réuni hier les femmes cadres, sous la houlette du secrétaire général de l'instance exécutive du parti, Abdelaziz Belkhadem. Elles ont été invitées à constituer des cellules de réflexion et de les multiplier au sein de la base afin de susciter l'adhésion du plus grand nombre possible de représentantes de la gent féminine. Dans la perspective du 9ème congrès du FLN, Belkhadem a, en plaidant pour que «la femme doit s'imposer par ses compétences», exprimé le vœu de son parti d'intégrer les femmes dans les listes électorales lors des législatives de 2012. Intervenant lors de la première d'une série de rencontres par lesquelles le doyen des partis veut donner corps à la constitutionnalisation de la promotion des femmes, il a affiché sa préférence pour le débat en dehors des structures du parti, parce qu'il s'agit de mener une «révolution sociale afin de changer les mentalités et de briser les tabous comptabilisés, à tort, sur le compte de la religion ou du conservatisme». «Au FLN, on est à l'aise au regard de notre histoire et de notre expérience, puisque, ni durant la révolution ni après, la femme n'a été empêchée d'activité politique», dira Belkhadem, qui reconnaît que leur nombre est faible au sein des assemblées élues. La femme na pas également émergé dans les listes de candidature, ce qu'il reconnaîtra en partie, eu égard au fait qu'il n'en existe aucune au secrétariat général du parti. Pour y remédier, il a souligné le rôle de la cellule de réflexion et de ses démembrements, qui consiste à concrétiser la promotion politique de la femme, en lui donnant la place qu'elle mérite aux côtés de l'homme. Il a réitéré son refus du système des quotas, estimant que la femme doit s'imposer par ses compétences, lui donner un poste en raison de son statut de femme conviendrait à réduire son importance. «Cependant, dira-t-il, en raison des pesanteurs sociales, le système des quotas demeure un passage obligé durant cette période de transition en attendant que les mentalités changent.» Cela n'est pas évident, selon lui, à moins de trouver le nombre suffisant de femmes au sein des structures du parti pour pouvoir mettre en œuvre le système des quotas. C'est la mission confiée à la cellule de réflexion qui doit, en priorité, élargir l'adhésion au parti à l'échelle nationale, a indiqué l'orateur, rappelant que les statuts du FLN exigent une ancienneté de 3 ans au militant désireux de présenter sa candidature aux élections législatives de 2012. «L'action du FLN, ayant pour objectif de susciter l'adhésion des femmes et des jeunes, s'inscrit dans le cadre du renouvellement des structures du parti au niveau du Conseil de la nation en décembre prochain, et de la préparation du 9ème congrès, puisque le mandat actuel se terminera dans 8 mois», précisera Belkhadem. Il a, toutefois, adressé aux cadres féminins présents des mises en garde. «Notre adversaire n'est pas à l'intérieur du parti mais à l'extérieur», dira-t-il, ajoutant qu'il est contre le fait que l'appareil se transforme en un mouvement féministe. «Il n'est pas question de lutte entre la femme et l'homme ; il faut faire en sorte qu'elle soit entre les compétences», a-t-il affirmé, mettant en garde également contre la présentation de listes qui n'auront pas l'aval de tout le monde. Après avoir indiqué que l'opération se déroulera jusqu'à la fin de l'été, il a rappelé que son but n'est pas «une union de femmes, ni un FLN féminisé», mais de bénéficier de l'expérience de la campagne électorale qui a démontré un engouement des jeunes pour l'adhésion au FLN. En définitive, Belkhadem a appelé à éviter les débats stériles et à ouvrir le débat à tous ceux qui croient aux idéaux du parti. A. R.