Le chef islamiste a souhaité que d'autres textes viennent lever les «ambiguïtés» au sujet de l'activité politique des militants du parti dissous, l'ex-FIS. Le président du mouvement El Islah, M.Abdellah Djaballah a réuni hier, les présidents et les vice-présidents d'APC au niveau du Centre familial des travailleurs du bâtiment, à Zéralda. Une rencontre à classer dans la perspective des préparatifs des échéances électorales de 2007, en l'occurrence les communales et les législatives. Ce parti islamiste, qui gère actuellement 55 communes, vise à jouer un rôle plus important dans les centres de décision au niveau local. C'est dans ce sens que le premier responsable du parti a exhorté ses cadres à «s'impliquer davantage dans la gestion locale». L'occasion pour lui de tirer à boulets rouges sur l'administration, accusée de vouloir se substituer aux instances locales élues. Le retard affiché dans la promulgation des codes communal et de wilaya participe à envenimer une situation déjà largement critique. «Les lois 90.08 et 90.09 qui régissent les communes et les wilayas doivent être revues dans les meilleurs délais sachant qu'elles ont été élaborées dans une conjoncture nationale et politique précise. Les choses se sont depuis, ajoute-t-il, améliorées». Ces mêmes lois confèrent de larges prérogatives aux walis et chefs de daïra. En chantier depuis des années, les codes communal et de wilaya peinent à voir le jour. Et il faut attendre encore quelques mois avant que ces textes voient le jour. «Cela va se faire probablement durant la prochaine session parlementaire, autrement dit vers la fin de l'année en cours», nous précise une source proche du parti. L'on se rappelle que les derniers amendements de ces textes ont été apportés durant le mois de juillet 2005, à la veille des élections partielles. «Cela n'est pas suffisant. Il faut une révision globale des textes.» El Islah qui s'apprête à affronter la bataille électorale, n'a pas encore réussi à endiguer la crise qui ronge son parti. Il est aussi dans l'incapacité d'organiser son congrès, suspendu jusqu'à nouvel ordre sur décision du ministère de l'Intérieur. L'affaire, pour rappel, remonte au 18 novembre 2004, lorsque 12 cadres du parti, à leur tête M.Boulahia, président du conseil consultatif (démis de ses fonctions) avaient décidé de déposer plainte au niveau de la chambre administrative, contre M. Abdellah Djaballah. La requête transmise à la justice par les avocats des dissidents, s'articule autour de trois principaux points : l'interdiction de la tenue du 1er congrès, le gel des activités du chef du parti et de son bureau national, enfin le gel de ses avoirs. Le mouvement de redressement a réussi, dans un premier temps, à bloquer la tenue du congrès, prévu pour les 29, 30 et 31 décembre 2004, suite à la décision de la wilaya d'Alger datée du 27 décembre, laquelle a prononcé l'interdiction de cette rencontre «jusqu'à ce que la justice tranche dans le litige interne qui oppose Djaballah au mouvement de redressement». Sur ce plan, les pro- Djaballah sont confiants. Preuve en est? comme le souligne M.Lakhder Benkhelaf, secrétaire national chargé de l'organique, «l'administration a validé les listes présentées par le chef du parti lors des élections partielles». Dans un autre chapitre, Djaballah a demandé la levée de l'état d'urgence. Rebondissant sur l'actualité nationale, il a réitéré son soutien sans réserve à la charte pour la réconciliation nationale. Dans ce sens, il est à rappeler que ce dernier plaide pour une amnistie générale qui doit toucher six catégories : les groupes armés au maquis, les prisonniers politiques, les exilés, les disparus, les personnes licenciées de leur poste de travail et enfin quelques corps de sécurité. Le chef islamiste qui a salué la libération des détenus, a souhaité que d'autres textes viennent, dans le futur, lever les «ambiguïtés» au sujet de l'activité politique des militants du parti dissous, l'ex-FIS. La question des salaires, quoique tranchée par le président de la République, a ressurgi lors de son discours. Pour Djaballah, la réévaluation des salaires est une revendication légitime au vu de l'embellie financière actuelle.