A l'époque seul M.Sahraoui avait fait montre d'un engagement ferme et total pour ce projet. L'Expression: En 1994, l'Association pour la construction de la Grande mosquée d'Alger dont vous étiez le président avait confié la conception dudit projet au bureau d'architecture de M.M'hamed Sahraoui. Une décennie après, ce dernier, et sans motif clair, se voit écarté de cette opération. Peut-on avoir des éclaircissements sur cette question? Abderrahmane Chibane: Effectivement, nous avons pris attache avec M.Sahraoui pour réaliser l'étude de conception de ce grand projet. A l'époque et malgré tous nos efforts, nous avions enregistré d'énormes difficultés à trouver un partenaire crédible, capable de nous accompagner dans notre démarche. Aujourd'hui, j'ai le devoir de dire que seul M.Sahraoui avait fait montre d'une très grande compréhension, mais surtout d'un engagement ferme et total pour ce projet. C'est une vérité que personne ne peut ignorer. Suite à cela l'association lui a donné son accord pour la conception de l'édifice. Son projet a été salué par d'éminents spécialistes. D'ailleurs M.Saharaoui a présenté sa maquette au Palais de la culture en présence du président Bouteflika au mois de juin 2000 lequel semblait très intéressé par les idées de l'architecte. Comment expliquez-vous ce recul de la part des autorités concernées? Sincèrement je suis incapable de répondre à cette question. Le projet est actuellement entre les mains du ministère des Affaires religieuses qui a même constitué une commission de suivi. Actuellement je peux vous dire que le dossier nous dépasse. Soudainement l'Etat a décidé de prendre en charge la construction de la mosquée et a jugé être en droit de suivre la méthode qu'il a tracé, effaçant ainsi tout ce qui a été fait auparavant, y compris par notre association. Justement est-ce que votre association a essayé de prendre attache avec la tutelle afin de lever les zones d'ombre qui entourent ce projet? Je dois tout d'abord préciser que notre association ne s'occupe plus de ce projet, dans la mesure où il est actuellement sous la tutelle du ministère. Donc, je ne peux me permettre de me substituer au ministère des Affaires religieuses. Mais, effectivement, les contacts n'ont jamais cessé avec M.Ghlamallah. Mais je tiens à préciser que ce qui nous intéresse le plus dans cette question c'est que le projet qui, faut-il le souligner, date de 1980, soit réalisé et voit enfin le jour. Le président a réitéré cet engagement récemment, donc, sur ce plan nous sommes tranquilles. Par ailleurs, l'association s'engage à mettre à la disposition de l'Etat les 500 milliards de centimes récoltés à la suite d'une campagne menée dans les mosquées pour financer ce projet.