Des gestionnaires et des experts techniques québécois appuieront l'Agence nationale de réalisation et gestion de la Grande Mosquée d'Alger tout au long du projet. La société québécoise d'ingénierie Dessau-Soprin vient de signer un contrat de gestion du projet pour la construction de la Grande Mosquée d'Alger. L'entreprise québécoise fournira une équipe de gestionnaires ainsi que des experts techniques afin d'appuyer l'Agence nationale de réalisation et gestion de la Grande Mosquée d'Alger tout au long du projet. «Ils assureront la supervision et la validation technique, tandis que l'ingénierie détaillée va se faire localement», précise le président de Dessau-Soprin, Jean-Pierre Sauriol. «Pour nous, cela représente plusieurs dizaines de millions de dollars, c'est certain», indique-t-il. La Grande Mosquée d'Alger, troisième au monde après celles des deux Lieux Saints de l'Islam (Arabie Saoudite), nécessitera une enveloppe de pas moins de 2,2 milliards d'euros, projet initié par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika. La mosquée sera construite en plein coeur de la baie d'Alger. Selon la conception du projet réalisée par l'architecte, promoteur immobilier, M.M'hamed Sahraoui, l'architecture de ce monument religieux et culturel répond aux exigences de l'époque contemporaine. Elle prend une forme pyramidale, ascensionnelle et isostatique qui se rejoint au minaret, le plus grand au monde (300 mètres). Quelque 120.000 fidèles pourront s'y trouver au même moment. Ce gigantesque complexe qui symbolisera la capitale, est projeté sur une dizaine d'hectares. Il comprendra plusieurs structures culturelles et religieuses: une salle de conférence, une maison du Coran, un centre des sciences culturelles, trois bibliothèques et médiathèques, un amphithéâtre, un espace scientifique, un hôtel de 300 chambres et un centre commercial. Les personnes qui se rendent à cette mosquée n'auront aucun mal à trouver une place de parking, puisque ce projet est accompagné de la réalisation d'un parc pouvant accueillir jusqu'à 6000 véhicules. A rappeler que la présentation exhaustive de ce projet au président Bouteflika a été faite en juin 2000 par M'hamed Sahraoui au Palais de la culture à l'occasion de l'ouverture de la première semaine nationale du Coran. Un concours international d'architecture sera bientôt lancé, affirme M.Sauriol qui espère que des architectes québécois vont se manifester. Cependant, l'idée de confier ce projet à un bureau d'études étranger agace l'architecte algérien. «Encore une fois, nous allons rester spectateurs», lançait-t-il, en mars 2006, à L'Expression. Sur ce sujet, le conseiller à l'information au ministère des Affaires religieuses, M.Abdallah Temine avait indiqué, en mars 2006, à L'Expression que c'est l'étude des offres qui va définir l'identité du bureau d'études qui sera chargé de la conception du projet, ajoutant que le ministère a reçu 20 propositions des cinq continents, parmi lesquelles une dizaine répondent aux critères que nous avons exigés. «Le ministère n'a pas l'intention de fermer les portes aux bureaux d'architecture algériens», avait-il précisé. A souligner que la société québécoise Dessau-Soprin est déjà active en Algérie dans le domaine des grands travaux publics, du transport et du bâtiment où elle compte une dizaine de projets majeurs. «L'an dernier, on a obtenu l'étude du projet d'autoroute Est-Ouest de 1200 kilomètres au coût de 10 milliards d'euros», a rappelé M.Sauriol.