Le discours provocateur ne cesse de faire son chemin en plein Covid-19. Cette montée abracadabrante des attitudes et des déclarations contraires à la norme imposée par la pandémie de coronavirus est une forme d'irresponsabilité morale et même politique de certaines associations et de structures censées faire dans la retenue et la sagesse. C'est le cas de l'Association des Ouléma musulmans algériens via un de ses membres influents dont la parole a de l'effet au sein de l'association et ses partisans, Benhanfia Al-Abidine en l'occurrence. Dans la page officielle de l'Association des Ouléma musulmans algériens on trouve un appel de ce dernier où il est écrit «Ouvrez les mosquées». Le texte est accompagné d'une série d'explications qui justifient la raison qui a trait à l'ouverture des mosquées dans le pays. Mais le hic dans tout ça, c'est que Benhanfia Al-Abidine fait dans les similitudes et les comparaisons qui ne tiennent pas la route en se référant à l'argutie inhérente à l'ouverture des marchés. Cette démarche «explicative» est erronée et elle vise à semer la confusion dans le but de tout saborder comme effort qui se fait pour lutter contre la pandémie de coronavirus et ses retombées néfastes sur la santé publique. La question de l'ouverture des mosquées n'est pas l'affaire des associations et des partis à caractère religieux. Cela relève d'une Commission scientifique dont les prérogatives et le champ d'intervention sont intimement liés à leur domaine propre pour évaluer le danger et le risque de la pandémie. La surenchère et la manipulation ne peuvent être des éléments qui vont participer dans la résolution de la crise sanitaire majeure, mais bien au contraire, cela va encore exacerber la crise et la propagation de la pandémie. Faire dans la démagogie et la récupération dans un contexte des plus critiques et dangereux, cela n'est pas digne d'une association qui est censée apporter et propager un discours de l'apaisement et de la mobilisation avec davantage de prévention et de sensibilisation. L'ouverture des mosquées ne se fera pas par un esprit d'entêtement et d'ankylose. La pandémie connaîtrait plus de propagation et de virulence si la démarche était suivie. Les chants des sirènes ne font pas l'affaire dans une situation de pandémie où l'ensemble des Algériens et des Algériennes subit ses fatras d'une manière dramatique. Le peuple fait face à une épreuve, il veut des solutions concrètes quant à la manière de lutter contre la menace de Covid-19 et de ses ravages. Quant à la politique de récupération et faire croire que le fait que les mosquées soient fermées pour une raison saillante relevant d'une pandémie qui tue des vies humaines pourrait servir comme moyen pour se montrer plus fidèle et attaché aux préceptes religieux, cela est vachement faux, les Algériens savent réagir et ne sont pas des dupes pour accepter cette vétille de l'ouverture des mosquées en pleine crise sanitaire majeure de coronavirus et ses conséquences désastreuses. La pensée islamiste ne fait que dans la provocation et la prolifération de crises au lieu de répandre la sérénité et l'apaisement comme une forme de paix morale et spirituelle. Le discours de la déchéance a montré ses limites et même sa dangerosité, au lieu que l'approche morale verse dans l'accalmie et la mobilisation pour faire face à la pandémie, les auto-proclamés représentants de la foi essayent de semer la peur et le brouillamini dans un contexte des plus difficiles et des plus gravissimes. La pandémie de coronavirus vient de démasquer certaines nébuleuses et structures qui se disaient les gardiennes de la morale et des vertus. Voilà que cette image fallacieuse vient de se faire connaître avec une expression si hideuse que la pandémie est moins nocive que leur discours anachronique, fait d'inepties et d'impostures. La crise sanitaire majeure finira par s'estomper, mais ce qui va être soulevé, ce sont bien ces pratiques qui font dans les trouble-fêtes, la manipulation et l'exploitation de la religion à des fins politiciennes dans la perspective de rebondir et imposer sa présence sur la scène sociale et politique à la fois.