Les habitants de Béjaïa ont renoué de manière plus décontractée avec la grande bleue. Les plages retrouvent leurs vacanciers depuis la décision officielle de leur réouverture. Sur les routes menant vers les plages de Tichy, Aokas, Melbou à l'Est et Boulimat, Saket et Tighremt à l'Ouest, le trafic était dense durant les premières journées de déconfinement partiel, avons-nous constaté. Au premier jour, c'était une véritable ruée vers les plages, comme l'atteste la circulation automobile. «Nous avons passé une très belle journée malgré la circulation qui s'est faite très dense. Si les estivants peuvent, désormais, se baigner, les commerçants et les hôteliers peuvent enfin respirer après une «longue période d'asphyxie». La joie et le sourire étaient au rendez-vous. «Après des mois d'enfermement, c'est toujours un plaisir de retrouver sa liberté et on en profite bien», soutient cette dame à sa sortie de la plage de Tichy-Centre. «Depuis le début de la pandémie, nous avons volontairement fermé notre établissement car nous savions pertinemment qu'il n'y aurait pas de client, mais depuis samedi nous avons rappelé nos employés et nos habituels clients arrivent», témoigne un propriétaire d'hôtel, qui se dit confiant sur la reprise des affaires, puisque son établissement a reçu plusieurs demandes de réservation. Une seule fausse note cependant, les clients insistent sur l'ouverture de la piscine de l'hôtel et l'ambiance, qui restent interdites pour l'instant. «Je ne comprends pas pourquoi on autorise la baignade sur les plages et pas dans les piscines», s'indigne cette cliente de l'établissement hôtelier le Syphax à Tichy, accompagnée de ses trois enfants qui ne cessaient de contempler avec des yeux rêveurs une piscine vide de son eau. Une occupation de près de 20% est à relever dans la majorité des hôtels que compte la région Est de la wilaya de Béjaïa La côte Ouest, pour sa part, redécouvre aussi la splendeur. Si les plus invétérés ont déjà goûté aux joies des baignades, en bravant l'interdit, mais beaucoup ont attendu avec impatience ce «moment» pour pouvoir accéder de nouveau à ces «espaces de liberté». Venus de presque toutes les régions, les estivants redécouvrent les plaisirs de la mer. «S'installer sur le sable et profiter du soleil et de la mer reste un plaisir que je ne peux rater», indique ce couple de Constantine, rencontré à Tighremt, sur une plage paradisiaque Au-delà des précautions sanitaires imposées par le protocole sanitaire décidé par le ministère du Tourisme, la question de l'hygiène reste problématique à Béjaïa», s'indigne-t-on un peu partout sur le littoral de Béjaïa, mettant le doigt, sur le rejet anarchique ou l'abandon des déchets sur le sable, le partage des bouteilles d'eau ou de nourriture, entre voisins ou avec les transitaires, le lavage des mains, et autres. Les APC sont montrées du doigt accusateur pour leur manquement à la collecte. Alors qu'on n'en est pas au grand rush des estivants, la situation hygiénique dans les différentes stations balnéaires laisse franchement à désirer. Où est donc passée la subvention de 18 millions de dinars allouée aux communes en difficulté pour prendre en charge le nettoiement et l'entretien des plages, s'inquiète-t-on. L'on s'interroge aussi sur ce retour surprenant du fléau des fermetures de routes, très préjudiciable. De nombreuses réservations ont été annulées à cause des fermetures de routes qui ont eu lieu sans préavis durant la journée de dimanche. Le mécontentement est général au point que certains osent parler de manipulation contre toute une région, ses habitants, ses commerçants et son économie.