Il y avait beaucoup de monde, avant-hier, à Ifri-Ouzellaguen. Des femmes, des hommes, jeunes et moins jeunes se sont déplacés à Ifri pour y rencontrer des personnalités politiques associatives venues elles aussi pour commémorer le 64e anniversaire du congrès de la Soummam. Une célébration populaire certes, mais en rangs dispersés. Les prises de parole effectuées séparément l'attestent. Dans ce cadre, le FFS a mobilisé ses principaux responsables, dont Brahim Meziani membre de l'IP, le premier secrétaire Youcef Aouchiche, le président de l'APW de Béjaïa Mhenni Haddadou, le coordinateur de la CAF Sadek Amara, qui après avoir rencontré la base militante la veille à Béjaïa, a rappelé la responsabilité de tous les militants d'oeuvrer à la construction d'un parti fort et responsable en mesure de répondre aux espérances démocratiques du peuple algérien. Les responsables du FFS ont indiqué que le parti est avec la société et il demeure engagé auprès et avec le peuple algérien pour reconquérir ses droits légitimes. Rien ne pourra se faire en Algérie sans le peuple ou contre lui. Il s'agit là d'une revendication et d'une position historique du FFS. Outre la nécessité de construire un parti fort, uni et rassemblé au service de l'Algérie et de son peuple, Brahim Meziani et Youcef Aouchiche ont estimé toute la nécessité de saisir la portée symbolique et politique du 20 Août afin de permettre à notre pays de sortir de la crise d'une façon durable. D'autres partis politiques représentant l'opposition démocratique, des associations, des comités de soutien aux détenus se sont donné rendez-vous au village d'Ifri pour commémorer cet acte fondateur de la révolution algérienne (1954-1962), et qui a marqué un tournant décisif dans la réorganisation de l'ALN. La commémoration du 64e anniversaire s'est singularisée par une forte présence populaire venue particulièrement saluer les animateurs les plus en vue du Hirak, notamment Fodil Boumala, Bouchachi et Karim Tabbou. Ce dernier a tenu un meeting sur place pour plaider l'unité des rangs. « C'est en se construisant qu'on peut déconstruire l'ennemi», a-t-il déclaré sous-entendant l'impératif d'organiser le mouvement de protestation national. D'ailleurs, le mot organisation a été prononcé et inscrit dans le cadre de la poursuite de la lutte pour un état civil. Tabbou tombera par la suite à bras raccourcis sur les séparatistes insistant sur l'unité de la nation devant une foule qui a scandé «Allahou Akbar Karim Tabbou». Bouchachi et Boumala se sont exprimés également lors des rencontres avec la population sur la symbolique de cette date symbole. Au cours de cette célébration, il a été relevé la présence d'une banderole revendiquant la libération d'Ali Belhadj, brandie presque côte à côte avec le portrait de Abane Ramdane autre particularité à relever reste l'absence des gestes barrières, pourtant conseillés pour se prémunir contre le Covid-19. À Ifri, on a fait peu cas des gestes barrières pour éviter les contaminations, malgré l'insistance, la veille, des organisateurs de cette célébration, axée pour l'essentiel sur des recueillements et des prises de parole autour de l'actualité nationale, qui étaient assez instructives sur les perspectives à venir.