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Les affaires scabreuses du Club des Pins
Dix ans requis contre Tliba et Skander Ould Abbès
Publié dans L'Expression le 03 - 09 - 2020

Poursuivi pour blanchiment d'argent, obtention de privilèges indus et violation de la réglementation dans le transfert d'argent, dans l'affaire des «ventes» de places pour les législatives de 2017, l'ex-député FLN de Annaba a comparu aux côtés des deux fils de Djamel Ould Abbès, l'ex-secrétaire général du FLN, El Wafi (en fuite) et Skander. Bouchenak,un ami intime de Djamel Ould Abbès, qui a occupé le poste de secrétaire général aux ministères de la Santé et de la Solidarité, ainsi qu'un agent immobilier, Habachi, sont également poursuivis dans ce dossier. De quoi s'agit-il? Selon l'enquête menée par le département des renseignements, les deux fils de Ould Abbès monnayaient les listes des candidats aux législatives. Bahaeddine Tliba a envoyé, dans des sacs poubelles,
2,5 milliards de centimes aux fils de Ould Abbès pour faire passer sa liste. Ces derniers ont été pris en flagrant délit. 4 milliards de centimes et 200.000 euros ont été saisis lors de la perquisition effectuée dans le chalet 58 de Club des Pins où étaient installés Skander et son frère. Cela s'est passé en 2017, mais l'affaire avait été étouffée, à l'époque. Dans un face-à-face inédit, Skander et Tliba se sont échangés les accusations. Le fils de Ould Abbès, premier à passer à la barre, affirme que Tliba lui a envoyé 2,5 milliards de centimes pour lui acheter un véhicule de l'étranger. Il soutient que toute l'opération d'achat s'est faite via Internet, raison pour laquelle il n'avait pas de bon de commande. Pour Skander, l'accusation portée par Tliba est dirigée contre son père qui avait imposé des critères stricts pour le choix des candidats aux législatives. Il nie aussi toutes ses déclarations devant le DRS et soutient mordicus qu'il s'agit d'un complot fomenté par Tliba et ses «amis» du DRS. Il dira même qu'il a subi énormément de pressions, lors de l'interrogatoire.
7 Milliards pour chaque tête de liste
Le juge ne manquera alors pas de répliquer «comment tu peux dire être victime de pression alors que ton père avait contacté Saïd Bouteflika.» Tliba, lui, est formel: les fils de Ould Abbès lui ont demandé 7 milliards pour être têtes de listes à Annaba. L'ex-député dit en avoir informé le coordinateur général des services de sécurité. Il aurait effectué plusieurs déplacements à la caserne de Dély Ibrahim et coordonné avec le colonel Oussama. Pendant 20 jours, Tliba aurait été chargé, par le DRS, d'enregistrer les fils Ould Abbès, comme il l'a affirmé au juge. Quant aux 2,5 milliards de centimes, il nie en être le propriétaire. Tliba soutient également être victime de la vengeance des fils de Ould Abbès qui ont tenu à l'impliquer pour les avoir dénoncés. Il rappellera aussi n'avoir obtenu que la 3ème place sur la liste de Annaba et que Djamel Ould Abbès a tenu à le faire passer en conseil de discipline. Mais Tliba ne pourra cependant pas prouver sa collaboration avec le DRS, puisque le procureur général va lui rappeler que ce corps de sécurité n'a trouvé aucune trace de sa participation. Mieux encore, le juge va l'interroger pour quelle raison il n'aurait pas choisi de déposer plainte auprès de la justice. Il lui demandera également la raison de n'avoir pas accepté de payer la somme exigée par les Ould Abbès afin de permettre leur arrestation rapidement. L'avocat de Tliba va, tout de même, relever une zone d'ombre dans cette affaire. Ce dernier va s'interroger sur l'absence de toute trace dans les PV du DRS des deux hommes qui ont acheminé l'argent supposé appartenir à Tliba, alors que les mis en cause ont tous été arrêtés en flagrant délit. Ces derniers n'ont été ni arrêtés ni interrogés!
Le passage de Bouchenak à la barre va enfoncer Skander et Tliba. L'homme de 75 ans, médecin généraliste qui a occupé de hauts postes de responsabilité auprès de Djamel Ouled Abbès, a été appelé en février 2017, par l'ex-SG du FLN pour l'aider dans la logistique des législatives, comme il l'a expliqué. «Je faisais du volontariat. Je travaillais avec des étudiants en informatique pour vérifier et classer quelque
6400 dossiers de candidature.» Le juge va lui rappeler ses déclarations lors de l'instruction où il avait affirmé qu'El Wafi Ould Abbès lui avait bien remis une liste de Annaba qu'il avait transmise à Djamel Ould Abbès et que ce dernier l'avait approuvée. L'accusé tente de tergiverser en disant: «J'ai 75 ans, je ne peux pas me rappeler de tout, mais mon travail ne me permettait pas de connaître les listes retenues.» Habchi, qui a passé 11 mois en prison, semble avoir été au mauvais endroit, au mauvais moment. Agent immobilier, il dit avoir été là le jour de la réception de l'argent dans des sacs poubelles parce qu'il avait rendez-vous avec Skander pour lui faire visiter un logement.
Ould Abbès sans cravate bariolée
Mais le procureur ne voit pas les choses du même oeil et considère que le prévenu participait au blanchiment d'argent de la corruption. Djamel Ould Abbès va être le premier témoin. L'homme paraît très fatigué, mais garde toute sa mémoire. C'est avec précision que Djamel Ould Abbès va évoquer les faits et les dates. Il parlera de l'instruction C12 et des critères pour le choix des candidats, affirmant cependant avoir subi des pressions pour le placement de quatre ou cinq noms. Il s'agit de Sellal, son chef de cabinet, Bedoui et Louh. Ces quatre hommes ont été imposés par Saïd Bouteflika à Djamel Ould Abbès pour l'établissement des listes des législatives de 2017. L'ex-SG du FLN dit avoir reçu un appel de Sellal qui lui aurait demandé de maintenir la liste Tliba car «il nous a beaucoup aidés». «Quand j'ai refusé, on m'a dit que c'est le grand frère (Saïd Bouteflika, Ndlr) qui l'exige, au risque de perdre l'appui de la ville de Annaba» a affirmé Ould Abbès insistant sur le fait que ses enfants n'ont jamais eu un lien avec le FLN. «Ils ne sont même pas militants». Pour lui, il s'agit bien d'un complot et le jour de leur «disparition» comme il le dit, Ould Abbès a contacté le premier responsable de la Dgsn et a appelé ensuite Saïd Bouteflika qui lui a demandé de ne pas s'inquiéter.
Tartag, Saïd, Sellal, Louh et Bedoui
Le témoignage d'un chauffeur de l'APN, détaché au service de Tliba qui occupait le poste de vice-président, va lever le voile sur les affaires cachées qui se tramaient dans la villa 149 de Moretti qu'occupait l'ex-député. Le témoin va affirmer que son patron recevait, tous les 2 ou 3 jours, les fils de Ould Abbès, mais dit ne pas savoir ce qu'ils transportaient ni ce qu'ils se disaient. «Ils rentraient et fermaient la porte. Je restais dehors.» À ce témoignage va venir s'ajouter le réquisitoire du procureur général qui va parler de près de 150 appels échangés entre les accusés, durant la période de l'établissement des listes législatives. Le représentant du ministère public va, après avoir démontré le lien entre les mis en cause et leur association pour amasser pas moins de 300 milliards, demander de lourdes peines à l'encontre de chacun. Pour Skander Ould Abbès et Tliba, une peine de 10 ans de prison ferme a été requise associée à une amende de 8 millions de DA. Sept ans ont été demandés pour Bouchenak et 3 ans pour l'agent immobilier avec une amende de 1 million de DA chacun. Pour El Wafi Ould Abbès, le procureur requiert la peine maximale et demande la confirmation du mandat d'arrêt international. Il demande également la saisie de tous les biens, produits du crime et 18 biens immobiliers acquis par les prévenus.


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