Le taux de participation féminine au Parlement est de seulement 4,5%. L'Algérie a été classée au 120e rang concernant le taux de participation de la femme au Parlement. Elle se positionne loin derrière la Tunisie et le Maroc qui occupent respectivement les 36e et 94e places. En outre, le taux de participation féminine au Parlement est de 4,5% (APN: 6,2% et Sénat: 2,8%). Un taux jugé très faible comparé à celui enregistré dans les pays voisins. En Tunisie, la participation de la femme dans les assemblées élues avoisine les 30%. C'est le constat établi hier par le professeur Amine Hartani qui a présenté une étude comparative dans trois pays du Maghreb, à savoir l'Algérie, la Tunisie et le Maroc. Intervenant lors d'une rencontre portant sur le mode d'accès des femmes aux fonctions électives, organisée à l'Institut national de la santé publique (Insp), M.Hartani a proposé l'amendement des deux lois organiques qui régissent les modes d'accès des femmes aux fonctions électives. Selon lui, tant qu'il y a des obstacles à la participation des femmes dans la politique, la position de la femme régresse dans notre pays. Il a cité dans ce sens les projets des conservateurs qui freinent le développement du rôle de la femme. M.Hartani a évoqué entre autres le système de quotas qui est pour lui une technique inéluctable malgré, a-t-il tenu à souligner, la position actuelle des partis politiques vis-à-vis de ce dernier. Notons que plusieurs partis politiques se sont opposés à ce système. Le FLN a d'ailleurs affiché clairement sa position en contestant la politique des quotas, considérant par là même qu'une telle pratique ne rend pas service à la femme. Pour M.Abdelaziz Belkhadem, les femmes doivent s'affirmer et si elles sont promues ou élues, elles ne le devront qu'à leurs compétences. «La concurrence est basée sur la compétence et non sur le genre», a-t-il affirmé dernièrement. Il a aussi précisé que confier un poste de responsabilité politique à une femme simplement parce qu'elle est une femme, c'est quelque part la dévaloriser. Pour ce parti, même si on considère que cela pourrait être un mal nécessaire dans une phase transitoire, et de la parité dans les parlements européens, l'expérience des quotas a montré ses limites. Le FLN a été conforté dans ses positions par Louisa Hanoune qui s'est tout le temps insurgée contre la pratique des quotas. La dirigeante du Parti des travailleurs a précisé que s'il y avait un bilan à faire pour les femmes parlementaires, il ne faudrait pas qu' il soit abstrait. «Pour notre part, nous considérons qu'il est positif». Et d'ajouter: «Le problème n'est pas chez les femmes ou les hommes car les citoyens votent des programmes. Le système des quotas, c'est la pire des humiliations». Le professeur Hartani n'est guère de l'avis de ces deux responsables de partis. Il estime, au contraire, qu'il est nécessaire de recourir à une régulation institutionnelle qui s'impose par le système des quotas. Il est impératif également, selon lui, de rendre la loi électorale conforme à la convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes. «Le vote par procuration est une manière de diminuer la valeur de la femme», précisera M.Hartani avant de poursuivre:«L'exercice de leur droit au suffrage peut leur faire acquérir une force énorme».