Face à la volonté de la femme algérienne d'assurer, à chaque fois, un rôle d'actrice dans l'histoire de son pays, force est de constater que ce parcours n'a pas été rentabilisé, notamment au plan politique. C'est du moins ce qu'a laissé entendre, hier, la ministre déléguée chargée de la Famille et de la Condition féminine, Nouara Saâdia Djaâfar, en marge de la rencontre régionale pour l'Afrique du Nord sur l'éducation aux droits de l'homme. Il est vrai que les femmes en Algérie sont de plus en plus nombreuses à occuper des postes de responsabilité dans tous les secteurs d'activités de l'administration publique algérienne, mais elles restent quasiment absentes des postes de décision. Aujourd'hui, le taux de femmes cadres actives en Algérie est de 40%, mais il est de seulement 5% pour celles qui occupent des postes-clés de décision. En effet, depuis l'indépendance combien avons-nous eu de femmes ministres? La première femme ayant accédé à ce niveau de responsabilité politique, c'était en 1984, c'est-à-dire plus de 20 ans après l'indépendance. Aujourd'hui encore, elles sont seulement trois à siéger au gouvernement. Pour les femmes députées, ce n'est guère mieux. Le meilleur taux concerne la dernière représentation nationale, avec seulement 6,15% C'est-à-dire 24 femmes sur 389 députés. En 2007, il n'y a aucune femme à la tête d'une APC. Les femmes ne représentent que 16,39% du total de la population active et 5,9% des chefs d'entreprise. Par rapport à nos voisins au niveau de la représentation féminine au Parlement, nous sommes à la traîne, selon la conseillère régionale pour la promotion des droits des femmes à la commission économique des Nations unies pour l'Afrique, Souad Abdennabi Abderrahim. Au plan international, nous sommes classés au 120e rang alors que la Tunisie est au 36e rang, quant au Maroc, il est à la 94e place. Les participants à cette rencontre relèvent la nécessité de renforcer davantage l'intégration des femmes dans le processus de développement et surtout dans des postes de décision. Ils invitent aussi les partis politiques ainsi que les parlementaires à être plus attentifs aux questions d'égalité et du partenariat par la participation effective des femmes dans les rouages des Assemblées parlementaires, notamment dans les commissions, en visant une représentation à hauteur d'au moins 30%. Notons que les représentants des partis politiques ne manquent pas de parler de l'amélioration de la situation de la femme, et le renforcement de sa participation dans la vie politique, des slogans que les femmes entendent à chaque occasion électorale, comme c'est le cas, cette année, pour les législatives prévues le 17 mai prochain. Pour sa part, le secrétaire général à la commission nationale de l'Unesco, Tahar Berchiche, considère qu'une participation égale de la femme et de l'homme aux postes de décision constitue l'élément fondamental de la mise en oeuvre du principe des Droits de l'Homme, de justice et de la légitimité démocratique.