Toutes les dates antérieurement annoncées ne sont que des spéculations. Aucune date n'a été fixée pour la réunion de la tripartite, gouvernement, Ugta et patronat. C'est ce qu'a précisé hier à L'Expression Boualem M'rakech, président de la Confédération algérienne du patronat (CAP). Toutes les dates antérieurement annoncées relèvent de la spéculation, s'est-il permis d'avancer, en mettant sa casquette de partenaire de la tripartite. Une chose est sûre, les travaux des commissions ont atteint un taux d'avancement des plus importants. Certaines commissions ont d'ores et déjà achevé leurs travaux, fait-t-il savoir, comme pour répondre à ceux qui remettent en cause le travail des équipes de la tripartite. Demeure le dossier relatif au code du travail, appelé à connaître une importante métamorphose. Cette affaire, explique Boualem M'rakech, n'est pas une simple besogne et cela demande encore plus de temps pour faire naître une «nouvelle redéfinition répondant aux attentes des uns et des autres». Autrement dit, «compte tenu du volume global de travail qui doit sanctionner les dispositions légales et réglementaires, la redéfinition du code du travail nécessitera plus de temps pour que notre action ne soit pas réductrice», explique le président de la CAP. Une façon de dire que les ponts sont jetés vers des perspectives nouvelles, en tenant compte, soutient notre interlocuteur, de la situation actuelle dans tous ses contours. Même si Boualem M'rakech affirme avec fermeté que la tripartite n'accuse aucun retard, il réclame à cor et à cri un aboutissement palpable de ce processus de conciliabules. Sur sa lancée, il n'a pas manqué de condamner les rumeurs selon lesquelles les membres censés discuter, dans un cadre de concertation un pacte social et économique, se regardent en chiens de faïence. «Ce n'est pas un dialogue de sourds», s'est-il insurgé, précisant dans la foulée que le pacte est une oeuvre qui «permettra à chacun d'arriver à des satisfactions sur la base des efforts conjugués des trois partenaires pour répondre aux préoccupations de l'heure». Le patronat, par la voix du président de la CAP, espère donc avoir l'occasion de «mettre en forme les actions qui ont été couronnées par le travail des commissions». Quant aux rapports Ugta-patronat, objet de plusieurs critiques, Boualem M'rakech laissera entendre que les liens sont des plus profonds et se fondent, selon lui, sur la volonté commune d'expurger les données réelles de celles inappropriées. «Quant à nos rapports avec les pouvoirs publics, nous ne pouvons faire que corps commun compte tenu du défi lancé et pour gagner la bataille qui se situe à différents niveaux», témoigne-t-il. Evoquant le patronat, notre interlocuteur fait un constat positif quant à la hausse des effectifs de salariés. Chiffres à l'appui, en matière d'évolution de l'effectif déclaratif, le taux est passé de 8% en 2000 à 21% en 2003 et 10% en 2004. Quant aux augmentations des salaires, on est passé de 6% en 2000 à 23% en 2002 et 21% en 2004. Une situation qui, selon toute vraisemblance, met tous les feux au vert, concernant le privé. Par rapport à l'évolution des PME, celles-ci, approuve Boualem M'Rakach, «occupent une place prépondérante», avec la création de quelque 600.000 emplois. Tous les efforts, considère-t-il, doivent être consentis dans la consolidation du potentiel des PME et la dynamisation de leurs actions. En d'autres termes, il est important de conforter la base créative des entreprises. Cela ne peut être fait sans l'accompagnement de l'entreprise, appelée à devenir la locomotive de l'économie nationale.