Colère n L?intersyndicale, qui a pourtant entamé un processus de dialogue avec la tutelle, semble déterminée à paralyser les écoles. Le boycott des examens n?est pas à exclure. Ce sera le troisième débrayage que connaît le secteur de l?éducation depuis le début de l?année scolaire. Hormis l?Unpef, les autres composantes de la Coordination intersyndicale des travailleurs de l?éducation (Cite), à savoir le Cla, le Cnapest, le Satef et le Sete / Ugta de Béjaïa, ont décidé de paralyser, encore une fois, les établissements scolaires à travers le territoire national demain et lundi (23 et 24 avril). La seconde journée du débrayage sera ponctuée d?un sit-in devant le siège du ministère. «Nous voulons être écoutés ensemble et non un par un. La tutelle a toujours fait preuve d?entêtement en refusant de recevoir une délégation mandatée par l?intersyndicale. Nous recourons donc à la grève pour nous faire entendre et arracher nos droits légitimes», a déclaré, hier, Redouane Osmane, SG du Collectif des lycées d?Alger (CLA) lors d?une conférence de presse organisée par les membres de la Cite au siège du Snapap. Le dialogue entamée, il y a quelques semaines avec la tutelle s?est avéré infructueux et n?a pas touché les principales revendications telles que l?augmentation des salaires, la promulgation d?un statut particulier de l?enseignant, la retraite à 100% et la garantie des libertés syndicales. «Nous avons eu, en revanche, droit à un discours fait de mépris et d?arrogance, comme nous avons eu droit à des man?uvres dilatoires et à des procès d?intention. La tutelle n?a jamais fait un signe de bonne volonté et d?apaisement», a affirmé, pour sa part, Ali Lemdani du Cnapest, dénonçant l?attitude «autoritaire» de la tutelle qui n?a pas daigné retirer les poursuites judiciaires contre onze délégués de l?intersyndicale. Les conférenciers ont ainsi dénoncé le climat «d?intimidation à l?encontre des dirigeants de la Cite» et ont, par ailleurs, réitéré de «faire appel à tous les moyens pacifiques» pour la satisfaction de leurs revendications socioprofessionnelles. Le représentant du Satef a accusé le ministère «d?avoir usé de moyens illicites et immoraux pour diviser la coordination à travers un dialogue piégé». Le recours au boycott des examens de la fin de l?année n?est pas une option à exclure, a-t-il précisé. Les syndicalistes se sont montrés confiants quant à la réussite de la protestation et s?attendent à une paralysie totale des établissements scolaires. La détérioration des conditions de travail et de vie, l?humiliation de l?enseignant et les pressions exercées par la tutelle, explique M. Osmane, sont des facteurs qui poussent les enseignants à «adhérer pleinement et avec conviction à notre démarche». L?Unpef se démarque l L?Unpef a refusé d?adhérer au mouvement de protestation décidée par la Cite, arguant le fait qu?«elle n?a pas participé à la prise de décision et son ignorance des parties ayant manipulé cette option», explique Mohamed Iddar, président du syndicat. L?Unpef, rappelle-t-on, a déserté l?ensemble des réunions de la Cite depuis le dernier débrayage observé du 19 au 21 février écoulé.