Le blocage de la construction du Maghreb réside dans le fait que les pays de la région n'ont pas de politique économique régionale, chacun agissant en solo. Tel est le constat de M.Messahel. L'Union du Maghreb arabe (UMA) est au point mort, tel est le constat du ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel. Invité jeudi dernier de la Chaîne III de la Radio nationale, M.Messahel a affirmé: «La construction du Maghreb a très peu avancé et l'Union du Maghreb arabe (UMA) ne pourrait se concevoir en dehors de solutions de certaines dossiers à l'instar de celui du conflit du Sahara occidental.» L'hôte de l'émission L'Evènement à la Une a souligné par ailleurs, que «la construction maghrébine accuse des lenteurs sur le plan politique». M.Messahel a indiqué d'autre part que «le deuxième fait qui handicape la construction maghrébine est que les pays de la région ont très souvent fait des politiques économiques chacun de son côté», déconnectées de la réalité économique et sociale maghrébine. Cependant, a-t-il relevé, l'Algérie a toujours travaillé à la construction de l'unité maghrébine et a toujours eu pour «approche d'envisager son avenir avec celui des autres pays de la région». Au chapitre du conflit du Sahara occidental, M.Messahel a rappelé que l'Algérie a «une position qui n'a pas changé depuis 1965 (NDLR: depuis la prise en charge par l'ONU de la question de la décolonisation de cette région du Maghreb). L'Algérie reste attachée au principe de l'autodétermination du peuple sahraoui. Une position qui est celle de la communauté internationale et des Nations unies», souligne le ministre chargé des Affaires africaines et magrébines. Toutefois, l'invité de la Chaîne III a relevé que «le processus de négociations entre le Front Polisario et le Maroc n'a pas avancé», appelant à la redynamisation des négociations maroco-sahraouies. M.Messahel a ainsi appelé à la nomination, «dans les plus brefs délais», du représentant personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental. En effet, le poste détenu par Peter Van Walsum n'a pas été pourvu depuis le limogeage de celui-ci par le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon. Dans ce contexte, le diplomate algérien a expliqué que la mission de ce représentant consiste à reprendre les négociations sous l'égide de l'ONU pour «mettre en oeuvre le principe de l'autodétermination» et l'ensemble des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité afférentes au dossier de décolonisation du Sahara occidental Pour revenir à l'intégration économique du Maghreb, il est patent que celle-ci reste à la traîne alors que l'économie constitue le paramètre sine qua non de tout développement intégré et performant. Or la région maghrébine a plus que jamais besoin d'une telle intégration alors que les échanges entre les cinq pays du Maghreb demeurent insignifiants. Pour rappel, les échanges commerciaux des pays du Maghreb arabe avec l'Union européenne sont 51 fois supérieurs aux échanges effectués entre eux. Cette situation pénalise les économies maghrébines de 20.000 emplois annuels. A cet égard, le secrétariat général de l'UMA s'active, selon des sources concordantes, à mettre en place un projet de Communauté économique maghrébine, dont une étude détaillée est en cours de réalisation, en collaboration avec la Banque africaine de développement (BAD). La Communauté économique escomptée bénéficiera à la Banque maghrébine d'investissement et du commerce extérieur (Bmice) dont la création est envisagée en 2009, avec un siège à Tunis.