Une nouvelle édition qui s'annonce prometteuse! Elle sera placée sous la présidence du comédien Karim Belkhadra et le patronage d'honneur du président de l'Institut du Monde arabe, Jack Lang qui sera parrain d'honneur. «2020 est une année difficile pour les professionnels du cinéma, mais rien n'arrête le rêve, la créativité et malgré le manque de visibilité de l'avenir, nous avons décidé de maintenir le Festival du Film arabe de Fameck/Val de Fensch dont la mission est d'ouvrir une large tribune aux cinéastes des pays arabes. Le cinéma est une source intarissable de plaisir et de découvertes. Il invite au voyage, à porter notre regard plus loin, à nous questionner sur notre rapport aux autres et au monde. Nous souhaitons offrir aux festivaliers de partager à nouveau des moments qui nous rassemblent, propices au déconfinement des esprits. La 31e édition accorde une place essentielle au cinéma, durant une période réduite, du mercredi 7 au dimanche 11 octobre 2020. Son audience sera renforcée par de nombreux points de décentralisation dans la région, notamment les salles de cinéma. En cette année particulière, le Festival met à l'honneur les cinémas de tous les pays arabes et présente pour la première fois, quatre films de la «Sélection officielle Cannes 2020». Nous sommes honorés de l'accompagnement de ces films par le Festival de Cannes. Pour le palmarès, deux prix seront remis. Le jury du Grand Prix décernera le Prix du meilleur long métrage parmi une sélection de films d'auteurs. Le public sera invité à accorder son prix parmi une large sélection d'oeuvres. Résistance et adversité La 31e édition est placée sous le signe de la résistance à l'adversité, de l'ouverture aux autres et de tous les espoirs. Partageons ensemble les valeurs et les émotions que nous apportent les films, soutenons les cinéastes, faisons vivre la culture!» Affirment les organisateurs. Toujours placée sous le signe du film arabe, une riche programmation a été tracée encore cette année par Blandine Besse et Daniel Flageul pour l'équipe de programmation. Ces derniers expliquent que malgré la crise sanitaire qui affecte le secteur cinématographique, la 31e édition du Festival du film arabe de Fameck affiche une sélection, certes resserrée, mais riche de films de qualité. Aussi, nous apprend -on, «23 longs métrages dont six en avant-première et 10 courts métrages, mettent en exergue la créativité de cinéastes explorant leurs sociétés avec talent, lucidité, sensibilité, et parfois avec humour. Les films soulèvent des problématiques liées à l'omniprésence des conflits, à l'exil, la liberté d'expression, le rôle des arts en société, la place des femmes, la sororité et les relations familiales. Des longs-métrages de fiction, films d'auteur, avec quelques pépites: Tu mourras à 20 ans du réalisateur soudanais Amjad Abu Alala, une fable initiatique et politique, un hymne vibrant à la liberté qui séduit par sa beauté plastique. Abou Leila premier long métrage du réalisateur algérien, Amin Sidi Boumédiène convoque une variété de stratégies esthétiques, dans un ‘'road'' ‘'movie'' sidérant au Sahara, pour évoquer les traumatismes de la guerre civile dans un pays qui bascule dans la folie. Les épouvantails, film inédit du réalisateur tunisien Nouri Bouzid suit la longue reconstruction de jeunes femmes ayant subi des violences commises par Daesh. À noter aussi, un film d'animation d'une grande originalité. Le chevalier et la princesse du réalisateur égyptien Bashir El Deek, où dessin, couleurs, musique, danse sont convoqués avec talent, à l'instar des films d'animation américains pour magnifier un récit plein de verve et d'humour qui ravira parents et enfants. Des films sortis dans les salles de cinéma... désertées par les spectateurs et auxquels le festival offre une deuxième chance. The perfect candidate de la réalisatrice saoudienne Haifaa al-Mansour dénonce les lois archaïques de son pays. Un divan à Tunis de la réalisatrice tunisienne Manele Labidi évoque avec humour son pays en pleine mutation. Des documentaires d'offensive sociale, proposent un message clair, ambitieux, et responsable visant un large public et appellent à une réflexion politique élargie. Des temps forts avec 9 jours à Raqqa, en avant-première, du réalisateur Xavier de Lauzanne qui rend un hommage vibrant au courage d'une jeune femme solaire et engagée, Leila Mustapha, kurde et syrienne, maire de Raqqa dévastée par la guerre civile, qui a la périlleuse mission de reconstruire sa ville, de réconcilier ses habitants et d'instaurer la démocratie. 143 rue du désert, en avant-première, du réalisateur algérien Hassen Ferhani se distingue par l'originalité d'un personnage féminin solitaire, en plein désert, et sa mise en scène qui s'écarte des clichés et des artifices. Talking about trees du réalisateur soudanais Suhaib Gasmelbari rappelle combien le cinéma est un art populaire important, un vecteur indispensable pour l'éducation et la liberté d'expression et de pensée. Des courts-métrages révélateurs de talents très prometteurs, par les thèmes abordés, la mise en scène, la qualité de l'image, le jeu des acteurs. Dix regards originaux, puissants et sensibles portés sur le monde. De la Croisette à Fameck Et de poursuivre: «Le programme s'enrichit de quatre films de la Sélection officielle 2020 du festival de Cannes, à découvrir en avant-première: Rouge du réalisateur franco-algérien Farid Bentoumi, Ibrahim du réalisateur/acteur Samir Guesmi, ADN de la réalisatrice Maïwenn, trois films en lien avec les relations familiales, et 9 jours à Raqqa. Notons que Soeurs de Yamina Benguigui, ADN de Maiwenn, Ibrahim de Samir Gasmi, 9 jours à Raqqa, Rouge de Farid bentoumi,143 rue du Desert de Hassan Ferhani, seront en compétion pour le Grand Prix tandis que De sable de feu de Souheil Benbarka, Un divan à Tunis de Manele Labidi, Terminal Sud de Rabah Ameur Zaimeche, The perfect candidate de Haifaa Al-Mansour, Les femmes du pavillon J de Mohamed Nadif et Les épouvantails de Nouri Bouzid seront quant à eux en compétion pour le Prix du public. Présidé par l'acteur Karim Belkhadra, le jury du Grand Prix est composé du réalisateur egyptien Adolf Al Assal et l'acteur franco-tunisien Nejib Belhassen. Le rpogramme comprend aussi une belle exposition sur le desert et une rencontre avec Yacine Helali, documentariste qui présentera des extraits de son film intitulé Algeria 2096, la mémoire de l'autre. ce dernier souligne: ««Le film est pour moi une quête d'identités à plusieurs voix sur ce qui est d'être algérien et algérienne aujourd'hui. Je mets ma ville à l'honneur: elle s'érige en point de départ du film où se croisent les premiers regards et questionnements sur l'Algérie.». Fameck, ville de la diversité Pour rappel, organisé par la Cité sociale et la Ligue de l'enseignement - FOL Moselle, le Festival du film arabe de Fameck - Val de Fensch est né de la rencontre entre un groupe de jeunes adolescents, passionnés de cinéma, et un prêtre ouvrier nommé Mario Giubilei, animateur du Centre. D'abord local et modeste, le Festival a aujourd'hui pris de l'ampleur et est devenu l'un des rendez-vous majeurs de la rentrée culturelle dans la région. Il propose plus de 50 films, dont beaucoup inédits ou en avant-première, avec pour objectif de promouvoir une cinématographie émergente. La programmation regroupe plus de 110 projections, habituellement sur 10 jours, pour quelque 15 000 festivaliers représentant de nombreux pays arabes: Maroc, Algérie, Tunisie, Egypte, Mauritanie, Syrie, Palestine, Irak, Yémen, Liban... Tous les films sont projetés en version originale sous-titrée français. Le Festival propose une programmation riche avec des genres, écritures et mises en scène variées qui représentent les productions actuelles du Monde arabe. Cette manifestation est le rendez-vous des habitants de Fameck, des cinéphiles de la région et des professionnels du cinéma et de l'audiovisuel. Située à la croisée de la vallée industrielle de la Fensch et de l'Orne, à proximité du Luxembourg, Fameck a su surmonter la fermeture des usines sidérurgiques, liée au désengagement industriel en développant des structures culturelles et sociales de qualité et en devenant une ville d'accueil symbole de diversité, notamment grâce à son Festival. Le Festival du film arabe se veut être un lieu d'expression artistique et culturelle s'adressant au plus grand nombre et un lieu d'échange permettant une découverte de l'Autre. L'événement vise à apporter diverses approches des sociétés arabes et à illustrer, à travers les films proposés, la richesse et la diversité de la culture arabe, et ce d'une manière différente de celle que peuvent proposer les médias. Les préoccupations des pays arabes servent souvent de toile de fond aux thèmes de leur cinéma : lutte pour l'existence du pays, problèmes religieux, difficultés de la vie quotidienne, difficultés sociales ou économiques, droits des femmes, déchirement entre modernité européenne et tradition...L'importance de ces sujets serait certes, une raison suffisante pour s'intéresser à ces films, mais la manière dont chaque cinéaste les réalise leur apporte en sus une dimension artistique toute particulière. Tremplin pour les jeunes réalisateurs, la catégorie courts métrages offre la possibilité à des cinéastes de s'exprimer à travers des oeuvres percutantes, décalées ou singulières. Et pour la première fois cette année, le Festival proposera une séance en plein air et une projection «drive-in». L'ensemble des séances et des rendez-vous de cette 31e édition respectera les mesures sanitaires en vigueur.