Le groupement conduit par Razel n'a daigné accompagner son offre ni d'un acte de soumission, ni d'un montant du programme d'engagement. Plutôt triviale, cette offre financière émise par l'entreprise Razel, d'origine française, dans le cadre de la réalisation de l'autoroute Est-Ouest. Cette société considérée pourtant comme faisant partie de l'élite mondiale dans le domaine de la construction des infrastructures de base a suscité l'étonnement de beaucoup, parmi l'assistance, présente hier à la cérémonie d'ouverture des plis financiers ayant trait à la mise en oeuvre des 927 km de l'autoroute Est-Ouest, segmentée en trois «lots» représentant les tronçons est, centre et ouest, conformément à l'avis d'appel d'offres international restreint lancé par l'Agence nationale des autoroutes (ANA). L'entreprise Razel qui a postulé pour la réalisation du tronçon centre reliant la wilaya de Chlef à celle de Bordj Bou Arréridj sur un itinéraire de 169 km, a effectué une soumission dans le cadre d'un groupement dont elle est elle-même chef de file, et où figure également l'entreprise Vinci, d'origine allemande. Néanmoins, et selon l'ouverture du pli financier qui a eu lieu hier par les membres de la commission d'évaluation et d'analyse de l'ANA, force est de constater que le groupement conduit par Razel n'a daigné accompagner son offre ni d'un acte de soumission, ni du montant du programme d'engagement représentant l'estimation financière des travaux afférents au tronçon centre de l'autoroute Est-Ouest. «Cela est vraiment ridicule» susurrait-on parmi les présents à cette séance d'ouverture des plis, tenue publiquement au siège de l'ANA. Les présents parmi lesquels se reconnaissaient les patrons de plusieurs entreprises issues des pays comme les USA, la Chine, le Japon et le Portugal, de même que certains cadres du ministère des Travaux publics et de nombreux journalistes. Tout ce beau monde a été, en effet, surpris de voir que tout ce qui a été présenté comme document «sérieux» dans l'offre du groupement Razel n'est autre que la caution de soumission de l'ordre de 5 millions d'euros. Cet argent injecté par ce même groupement dans l'une de nos banques publiques est considéré comme un fonds gelé et ce jusqu'à la décision finale qui sera avalisée par la Commission d'attribution des marchés qui tranchera de façon définitive sur les entreprise retenues pour la réalisation des trois tronçons de l'autoroute Est-Ouest. C'est là un chantier d'une valeur de pas moins de 7 milliards de dollars, représentant indéniablement une des opportunités d'affaires les plus fructueuses au regard des entreprises étrangères qui sont au nombre de 63 à avoir retiré le cahier des charges. De ce fait, on déduit que parmi toutes les entreprises ayant manifesté un intérêt pour l'obtention d'une part de ce marché grandiose, il s'avère que la société Razel est la moins compétitive. Sinon comment peut-on expliquer le fait que cette entreprise a émis une offre financière où ne figurent ni acte de soumission, ni estimation financière du montant du programme d'engagement ? Ce comportement du groupement Razel est suspect et c'est le moins qu'on puisse dire. Il laisse ainsi la porte ouverte à plusieurs interrogations. Même la caution de soumission ne peut à elle seule témoigner de la bonne volonté de Razel à prendre part réellement au chantier de l'autoroute Est-Ouest. En effet, à s'imprégner du contenu de son offre financière, il est fort probable que le groupement franco-allemand où figure l'entreprise Razel serait tout bonnement disqualifié par les membres de la Commission d'attribution des marchés et pourra ainsi récupérer sa caution dans sa totalité. D'autre part, les soumissionnaires pour la construction de l'autoroute Est-Ouest sont constitués en sept groupements représentant chacun son pays, à l'exception du groupement Razel où l'on retrouve un entreprise française et une autre d'origine allemande. L'on a constaté également que, pour chaque tronçon, parmi les trois cités, ce sont cinq groupes qui sont en compétition.