Ils sont au moins cent travailleurs à avoir répondu aux sit-in observés hier et avant-hier, en signe de protestation contre ce qu'ils ont qualifié de «hogra». En effet, la centaine de travailleurs, qui exercent depuis plusieurs années au niveau de l'unité de production de céramique située à Oued El Athmania, commune relevant de Constantine, n'ont pas reçu leurs salaires depuis au moins cinq mois, fait qui les a conduits, après avoir eu recours aux procédures réglementaires pour que la direction s'acquitte des salaires, à aller manifester devant la direction générale implantée à la zone industrielle Rhamel. Les protestataires ont, à l'unanimité, accusé la direction générale d'avoir complètement ignoré leur cas et d'avoir manqué à ses engagements, soulignant que par ce comportement arbitraire, voire irresponsable, la direction est en parfait accord avec la situation actuelle du moment qu'elle est incapable de suggérer des solutions adéquates pour résoudre le problème. Par ailleurs, l'unité de production de céramique de Oued El Athmania semble souffrir de mauvaise gestion, raison qui a poussé les travailleurs à exiger qu'une commission d'enquête soit dépêchée sur les lieux pour lever le voile sur certains dépassements, sachant que les créances ont, semble-t-il, selon les travailleurs, atteint le seuil de 6 milliards de centimes, alors que les dettes accumulées sont, selon une estimation approximative, de 5 milliards de centimes. Les travailleurs qui estiment dans leur totalité que l'unité est capable de remédier à cet obstacle, sont prêts à redoubler d'effort pour redresser la situation. Cependant, une bonne partie semble favorable à la privatisation de l'entreprise. Cette perspective est, bien évidemment, déclinée par tous les travailleurs. Pour eux, si l'unité venait à être privatisée, cela engendrerait une réduction de l'effectif. Le malaise qui s'installe progressivement au niveau de l'unité, semble persister, et les travailleurs insatisfaits rejettent en bloc les propositions provisoires de la direction et insistent pour qu'une enquête soit effectuée afin d'éviter, disent-ils, de conduire l'unité à la privatisation, ce qui serait fatal pour une centaine de familles.