Qu'est-ce qui a provoqué les gigantesques flammes qui se sont simultanément déclarées, dans la nuit de vendredi à samedi dernier, dans 10 wilayas du nord du pays? La question mérite d'être posée. Néanmoins, il faudra attendre pour avoir la réponse. L'enquête est toujours en cours. Pour le moment aucun élément tangible n'a été dévoilé. En fait, derrière la question, la thèse d'un acte criminel vient en filigrane, notamment au vu de la simultanéité des départs des incendies ayant coûté la vie à deux personnes et ravagé des milliers d'hectares de forêts, la destruction de nombreuses habitations et la perte d'un important nombre de cheptels. En attendant que les enquêteurs remettent les résultats de leurs enquêtes, le colonel Farouk Achour, membre de la direction du corps de la Protection civile, avance un autre élément pour accréditer la thèse criminelle: le moment des départs des feux. Lors de son passage, hier, dans l'émission L'Invité de la rédaction de la Chaîne 3 de la Radio nationale, il a déclaré que «la piste d'un acte criminel est d'autant plus plausible que ces sinistres sont survenus durant la nuit. Un moment où les conditions ne se prêtent nullement à leur naissance». Il relève des similitudes avec la situation créée durant l'été de 2012, où une vingtaine de wilayas ont été affectées par de puissants incendies, à l'origine de la destruction de plus de 10 000 hectares de superficie boisée, particulièrement dans certaines régions où ces types de sinistres sont rarissimes. Après cela, précise-t-il, nombre d'arrestations ont, d'ailleurs, été effectuées, donnant lieu à de fortes condamnations pénales à l'encontre des auteurs. Commentant le phénomène de la pyromanie, le colonel Achour se déclare en faveur de «sanctions exemplaires» contre ceux qui mettent en danger le couvert forestier pour plusieurs raisons. Le choix d'aller vers de lourdes sanctions, semble être une nécessité pour le colonel Achour. D'autant que ces incendies se traduisent par souvent des conséquences meurtrières, destructrices d'habitations sans oublier les pertes de revenus qu'elles occasionnent. Pour étayer ses propos, il n'a pas aussi manqué l'occasion de souligner que les incendies occasionnent de graves atteintes à l'écosystème qui demande beaucoup de temps pour se régénérer. Revenant aux récents incendies, le représentant de la Protection civile signale qu'ils ont été maîtrisés dans leur totalité. Cela avant de révéler que les renforts d'intervention seront appuyés prochainement par des données de moyens de surveillances satellitaires des zones forestières ainsi, que de celles collectées via les drones.