Le président de la chambre pénale près la cour d'Alger, a annoncé, jeudi après-midi, à la fin des plaidoiries dans l'affaire de l'homme d'affaires Mahieddine Tahkout, jugé avec les anciens Premiers ministres, Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, ainsi que des membres de sa famille, que le verdict sera rendu le 18 novembre prochain. Au dernier jour du procès, plus d'une dizaine d'avocats se sont relayés au prétoire pour plaider l'innocence de l'accusé principal dans cette affaire, en l'occurrence le patron de TMC. Me Aguouni a demandé la relaxe de son mandant et la levée de la saisie sur l'ensemble de ses biens. En réponse au procureur général, il a nié le fait que son client ait des biens et des comptes bancaires à l'étranger. «Mahieddine Tahkout, qui a réalisé ses projets dans le respect de la loi, ne possède ni avion personnel ni biens à l'étranger», a-t-il soutenu. Le lancement de l'usine de montage de véhicules, par l'accusé principal, est intervenu dans un contexte où l'Algérie ambitionnait de lancer son industrie automobile et de réduire sa facture d'importation grevant le matelas en devises du pays. Il a réfuté le fait que «le gouvernement de l'époque ait accordé des privilèges et des facilités à son client dans le cadre de ce dossier de montage automobile», soulignant que «seul le constructeur Suzuki a été victime de clientélisme. À titre de rappel, le fils de Issad Rebrab et Achaâbou se sont constitués partie civile dans cette affaire. La défense a nié les accusations de fraude fiscale à l'encontre de son client. Elle a soutenu que «le dossier du montage automobile n'est pas aussi scandaleux qu'on a voulu le présenter». Il a justifié le retard accusé dans la réalisation du taux d'intégration minimal fixé par le cahier des charges par le fait que le délai qui a été accordé au patron de TMC, en prison depuis 18 mois, court jusqu'à ce mois de novembre 2020». Un autre avocat du principal accusé a fait savoir que «les poursuites judiciaires fomentées par Ghali Belkecir, l'ex-patron de la Gendarmerie nationale, ont été enclenchées contre son mandant, sur la base d'une lettre anonyme». «Incitation des agents publics à exploiter leur influence dans le but d'obtenir d'indus privilèges», «obtention d'indus avantages» et «blanchiment d'argent», sont les charges pesant sur Mahieddine Tahkout et des membres de sa famille. Pour les avocats de la défense, «le dossier et les accusations portées contre leur mandant sont infondés, et le sévère réquisitoire du procureur général n'est nullement justifié». En tentant de contester les chefs d'inculpations pesant sur son client, la défense a présenté plusieurs documents, tout en se forçant de prouver la légalité des contrats de concession des fonciers agricole, industriel et touristique obtenus et des privilèges dont il a bénéficié de la part de cadres du ministère de l'Industrie dans l'affaire de la société Cima-Motors et de l'usine TMC(Tahkout Manufacturing Compagny). Par ailleurs, la défense d'Ahmed Ouyahia a indiqué que «son client s'est sacrifié pour l'intérêt suprême de l'Algérie et qu'il a préféré plutôt aller en prison que d'attenter à la stabilité du pays», tandis que la défense de l'autre ancien Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a qualifié son client, qui est ciblé par une campagne de dénigrement et de diffamation, d'«homme d'Etat, issu d'une famille révolutionnaire». Enfin, une lourde peine de 18 ans de prison ferme, assortie d'une amende de 8 millions de dinars ainsi que la saisie de ses biens à l'intérieur et à l'extérieur du pays, a été requise contre Mahieddine Tahkout.