Entre la qualité de l'eau au Grand Sud, et son manque au Nord, le professeur Brahim Mouhouche enseignant à l'Ecole supérieure d'agronomie, a dénoncé lors de son passage, hier, sur les ondes de la chaîne 3, la précipitation dans laquelle a été établi le plan de relance du secteur de l'agriculture pour la période 2021-2024. Mettant en avant l'épineux problème du stress hydrique qui constitue l'un des obstacles majeurs pour la réalisation d'une stratégie efficiente à même d'assurer la sécurité alimentaire, le professeur Mouhouche est revenu sur l'importance de la feuille de route du département de l'agriculture, précisant que «celle-ci se base à 80% sur le programme de développement agricole en zones sahariennes, alors que des études plus approfondies étaient à réaliser pour s'adapter à la salinité de l'eau dans le Sud et des moyens technologique à mettre en place pour permettre une utilisation efficace et conséquente sur la réalisation du plan d'action établi». Soulignant que « l'introduction de nouvelles cultures telles que colza, l'arachide, le maïs et la betterave sucrière en zones sahariennes ne peut se réaliser du jour au lendemain, et qu'il est indispensable de laisser aux agriculteurs le temps de s'y adapter. Il s'agit de la mise en valeur des surfaces appelées à les recevoir, ainsi que les budgets importants, qu'ils nécessitent pour devenir opérationnels». D'autre part, l'invité de la radio attire l'attention sur la menace permanente qui plane sur les productions agricoles du Nord du pays, du fait que le manque d'irrigation n'a pas permis jusqu'à aujourd'hui d'atteindre les 2 millions d'hectares de terres irriguées comme cela a été programmé et l'impossibilité d'y abriter de nouvelles cultures. Dans ce sens, il faut rappeler que la stratégie du secteur de l'agriculture se base essentiellement sur la mise en place de mécanismes de coordination entre le ministère des Ressources en eau et celui de l'Agriculture, dans l'ultime but de réaliser les axes centraux de ce plan d'action qui s'articule autour de «la préservation durable des ressources naturelles, notamment des eaux, sols à travers notamment la restauration des espaces forestiers et pastoraux, la promotion des énergies renouvelables et les systèmes économiseurs d'eau et la lutte contre la désertification», et ce dans l'optique d'assurer «le développement de la production agricole, à travers l'extension des superficies irriguées, l'accroissement de la production et de la productivité, l'exploitation rationnelle du foncier agricole, le développement agricole et rural dans les zones de montagnes, la préservation, le développement et la valorisation du patrimoine forestier, et l'intégration de la connaissance et la numérisation dans les programmes de développement». Un programme qui s'étend jusqu' à 2024 et érigé en priorité nationale par le président de la République.