Des contacts sont en cours pour justement finaliser les dernières modalités de reddition. Depuis la mise en oeuvre de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, adoptée le 29 septembre 2005 à une écrasante majorité par le peuple algérien, des redditions en cascade ont déjà été enregistrées, à travers les points chauds du territoire national. Au lendemain de la libération de quelque 2000 détenus islamistes, dans le cadre des dispositions de la charte et compte tenu des appels incessants des autorités aux terroristes récalcitrants pour rejoindre le droit chemin, des cellules terroristes, implantées dans plusieurs régions du pays, ont mis un terme à leurs actions criminelles. Elles attendent le moment opportun pour annoncer officiellement leur reddition. En effet, parallèlement aux opérations de ratissage menées par les forces de sécurité dans l'Ouarsenis, à Jijel, Sidi Ali Bounab, Relizane et la Mitidja, des contacts sont en cours pour amener les dernières poches terroristes à rejoindre l'appel au repentir. Les négociations entreprises se sont soldées par un début encourageant. Pas moins d'une centaine de redditions ont été enregistrées, si l'on se base sur des bilans de presse. Rien que dans la wilaya de Boumerdès, le procureur général de cette région a déclaré, officiellement, lors d'une conférence de presse tenue, récemment, que 45 terroristes s'apprêteraient à se rendre aux autorités. Des contacts sont en cours pour justement finaliser les dernières modalités de reddition, indique-t-on de sources sûres. A Boumerdès, 118 élargis et 246 autres qui se trouvaient en dehors du système carcéral, ont bénéficié des dispositions de l'ordonnance portant la mise en oeuvre de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale. Toujours dans le même registre, le procureur général de Boumerdès a relevé que globalement, pas moins de 113 redditions ont été enregistrées, depuis janvier 2000 jusqu'à aujourd'hui. Toutefois, il est dévoilé aussi, que parmi ces dernières, 15 redditions sont intervenues après septembre 2005, soit après le référendum sur la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, auxquelles s'ajoutent, toujours selon le procureur, 45 autres terroristes trêvistes, qui seraient sur le point de se rendre, et 8 autres hésitants dont les contacts ne sont pas encore rompus. Nous apprenons, par ailleurs, de sources sécuritaires que près d'une quarantaine de terroristes seraient sur le point de se rendre dans la région de Bouira. Des contacts sont en cours, par le biais de leurs familles et des membres des forces de sécurité, pour les convaincre du bien-fondé de l'initiative, qui commence peu à peu à s'imposer dans les maquis terroristes. Par ailleurs, d'après des sources concordantes, des dizaines de terroristes auraient mis fin à leurs actions et sont actuellement en attente du moment opportun pour se rendre aux services de sécurité. C'est le cas dans la région de la Mitidja où des groupes armés comptent se rendre dans les tout prochains jours. Nous apprenons aussi, que les dernières redditions ont littéralement déstabilisé les groupes armés dont les éléments se retrouvent rongés par la suspicion et le doute . Ce qui ne manquera pas de favoriser encore davantage la dislocation de ces groupuscules. A noter que les dernières redditions ont révélé que des familles de terroristes étaient contraintes de vivre dans les maquis. Le cas de ces femmes et de ces bébés récupérés lors d'une vaste opération de ratissage dans la région de Skikda illustre parfaitement cet état de fait. En outre, à l'est du pays, un émir et son groupe composé d'une vingtaine d'éléments seraient sur le point d'annoncer la trêve, apprend-on de sources sécuritaires. Il convient de rappeler qu'en sus de la centaine de terroristes qui s'apprêtent à se rendre, le ministre de l'Intérieur avait déjà fait état, lors de son passage, en mars dernier sur les ondes de la Chaîne III de la radio nationale, que près de 100 terroristes sont descendus du maquis depuis le référendum du 29 septembre. Ces derniers sont accompagnés de leurs familles. Estimant à 800 le nombre de terroristes encore actifs, le ministre a déclaré que les wilayas touchées par le terrorisme sont principalement Tizi Ouzou, Bouira, Jijel, Tébessa et Batna. Avant d'apporter une précision de taille: «la lutte pourra durer des années encore», mais l'Algérie est loin, a-t-il laissé entendre, de la décennie noire. Il ne fait aucun doute pour M.Zerhouni que «la déstabilisation du pays du fait du terrorisme prendra fin avec la mise en oeuvre de la charte».