Les enjeux et les problématiques seront plus complexes et plus difficiles à débrouiller. Le secrétaire général du FLN a affirmé que les débats sur toutes les questions et sans tabou ne l'effraient pas au sein du FLN. «Nous n'avons pas peur des idées au sein du parti et nous acceptons la diversité» a-t-il déclaré jeudi, sur les ondes de la radio Chaîne II, soulignant que « le congrès bis n'est pas à l'ordre du jour pour l'instant». Selon le secrétaire général du FLN, la question ne sera même pas abordée lors du conseil national du parti qui aura lieu les 28, 29 et 30 avril prochain à Alger. «C'est plutôt le bilan de l'année 2005 et les perspectives que se propose de réaliser le parti qui seront abordés lors de cette rencontre annuelle ordinaire», a-t-il dit. Toutefois, M.Belkhadem a indiqué que «s'il y a des personnes qui veulent un congrès bis, ils n'ont qu'à soumettre leur idée, et à convaincre la majorité, de la pertinence de cette idée». Des personnalités de haut rang au sein du parti majoritaire ont évoqué, il y a de cela quelques jours, la nécessité pour le FLN «d'aller vers un congrès bis». Abderrezak Bouhara, membre du Conseil de la nation, promoteur de la troisième voie lors de la crise entre redresseurs et pro-Benflis, est l'un des initiateurs de cette option de congrès bis. Pour l'instant aucune autre manifestation ou déclaration politique n'ont appuyé cette option. Le FLN semble absorbé par le renouvellement de ses structures qui n'avance que lentement. Selon M.Belkhadem, environ 350 kasmas ont procédé à l'élection de leurs responsables. Pour les mouhafadas, les élections n'ont pas encore eu lieu. Le mécontentement exprimé lors des élections au niveau des kasmas, le sera certainement au niveau des mouhafadas. Il est à redouter qu'il s'exprimera avec plus d'acuité connaissant la portée stratégique que signifie la maitrise d'une au plusieurs mouhafadas pour les différentes tendances du FLN. Mais c'est sans compter sur «les aptitudes à manoeuvrer» des vieux routiers du parti. Pour garder la cohésion de son parti, M.Belkhadem s'efforce de créer, par ses déclarations, des foyers de tension en dehors du FLN. Une véritable stratégie de mobilisation qui a porté jusque-là. Lors de son passage jeudi à la Chaîne II, Abdelaziz Belkhadem est revenu sur la polémique par la révision de la Constitution et le soutien de son parti pour une troisième mandature du président. Le ton a baissé, la polémique entre le FLN et le RND allait s'estomper mais Belkhadem la ravive par cette petite phrase: «Il est insensé de dire qu'on ne se présentera jamais contre le président et refuser en même temps la révision de la Constitution» a-t-il dit avant d'ajouter que «son parti veut amender la Constitution également pour permettre justement une troisième mandature au président». L'allusion est claire, Belkhadem s'adressait bien au chef du gouvernement. Lors d'une conférence de presse organisée la semaine dernière, Ahmed Ouyahia a refusé l'idée d'une révision constitutionnelle, affirmant cependant qu'il ne se présentera jamais à la présidentielle contre M.Bouteflika. Et c'est reparti pour un autre stade d'une polémique nouvelle. Mais l'année 2006 est charnière aussi bien pour le FLN que pour le RND. Les enjeux et les problématiques seront sans doute plus complexes et donc plus difficiles à débrouiller pour ces deux partis qui dominent la vie politique. Les deux formations se doivent de mobiliser toutes leurs énergies pour parer à la nébuleuse des contre-pouvoirs qui se prépare. Les législatives de 2007 sont pour demain et la présidentielle de 2009 pour le lendemain.