Il a réaffirmé que la solution doit être mutuellement acceptable sur la base des résolutions et accords entérinés. Le secrétaire général de l'ONU, M.Kofi Annan, en visite en Espagne, a indiqué qu'il remettra, d'ici la fin du mois en cours, au Conseil de sécurité un rapport proposant des solutions au problème du Sahara occidental. Ce rapport, dont M.Annan refuse de dévoiler le contenu, est, faut-il le rappeler, élaboré et remis au Conseil de sécurité à chaque fin de mandat de la Minurso (Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental). «Je suis actuellement en train de travailler sur la rédaction de ce rapport que je présenterai au Conseil de sécurité dans le courant de ce mois. Je ne veux pas anticiper les évènements et dire ce que je vais inclure dans ce rapport, car je continue à recueillir des éléments d'information», a indiqué le secrétaire général de l'ONU lors d'une conférence de presse animée, jeudi dernier, conjointement avec le président du gouvernement espagnol José Luis Rodriguez Zapatero. «Il faut faire attention et faire avancer le processus» vers une solution «mutuellement acceptable» par les différentes parties et qui puisse «être mise en pratique sans être imposée» à une de ces parties, a déclaré le secrétaire général de l'ONU. Il a ajouté qu'il n'avait pas eu jusqu'à présent connaissance du projet d'autonomie pour le Sahara occidental que compte présenter prochainement à l'ONU le gouvernement marocain. Dans cette optique, il y a lieu de préciser que le projet marocain a été élaboré après le rejet catégorique du plan formulé, en 1997, par l'ancien secrétaire d'Etat américain James Baker, lequel plan propose un règlement basé sur une période d'autonomie de cinq ans suivie d'un référendum d'autodétermination sur le statut définitif du territoire. De son côté, le président du gouvernement espagnol, M.Zapatero, a estimé que «l'avenir du Sahara occidental passe uniquement par un accord qui serait la meilleure issue et la meilleure solution au conflit». Toutefois, du côté du gouvernement espagnol, on dénote cet «art» de cultiver l'énigme. Sinon comment explique-t-on cette sortie, pour le moins inattendue, du ministre espagnol des affaires étrangères, M.Miguel Angel Moratinos, qui a déclaré que «la création de la Rasd est contraire au principe de l'autodétermination». De toutes les manières, le ministre sahraoui de l'information, M.Sid Ahmed Batal, n'est pas allé de main morte contre ces déclarations, qui plus est, sont jugées calomnieuses. «La Rasd et sa proclamation répondent aussi bien au droit de libre autodétermination consacré par l'ONU et l'OUA comme à la volonté du peuple sahraoui quand il fut abandonné pieds et poings liés (par l'Espagne) pour être exterminé», a rétorqué, M.Batal dans une déclaration reprise par l'agence sahraouie de presse SPS. Par ailleurs, à l'issue des rencontres qu'ils ont eues avec le président sahraoui, M.Mohamed Abdelaziz, en tournée aux Etats-Unis depuis lundi dernier, des responsables américains étaient unanimes à souligner que les retards ne sont plus permis à l'ONU pour mettre en oeuvre ses engagements à décoloniser le territoire sahraoui à travers un référendum d'autodétermination du peuple sahraoui. Aussi, plusieurs membres du Congress américain ont exprimé leur préoccupation quant à la situation alarmante des droits humains au Sahara occidental. Ils ont tenu à dénoncer les «pratiques répressives» des autorités coloniales marocaines contre les citoyens sahraouis, a rapporté également la SPS. Il est à souligner enfin que le vaste élan de solidarité avec le peuple sahraoui devient de plus en plus large. A ce titre, une conférence internationale se tiendra le 21 du mois en cours dans la capitale espagnole, Madrid.