Le chef de l'Etat a rappelé que certains versets du Coran et hadiths prônent l'entraide, la fraternité et la réconciliation. «La Charte pour la paix et la réconciliation nationale, pour raffermir les liens au sein de la société, n'a pas été imposée par la force mais proposée de la meilleure manière, déjà choisie par Dieu pour ses hommes», a déclaré, hier, le président de la République lors de son allocution à l'occasion de l'ouverture de la septième Semaine nationale du Coran à Dar El Imam à El Mohammadia (Alger). Bouteflika a laissé de côté les arguments politiques, sociaux ou encore économiques de sa démarche. Il a saisi l'opportunité qu'offre cette rencontre, pour rappeler certains versets du Coran et quelques hadiths qui prônent l'entraide, la fraternité et la réconciliation entre les hommes, tout particulièrement. «Appelle [les hommes] vers le chemin de ton Seigneur par la sagesse et la bonne exhortation. Discute avec eux de la meilleure façon.» (Sourate an-Nahl, verset 125). Cet «appel» est traduit dans le contexte algérien par la réconciliation nationale. Une réconciliation «pour laquelle, note le président, nous n'avons ménagé aucun effort en vue de mettre fin à la fitna qui s'est abattue sur les Algériens et qui a failli ébranler leur entité, n'était-ce la Providence et la miséricorde du Tout-Puissant qui a nourri l'affection entre les enfants du peuple». C'est ainsi que la nation «fût encline à la paix et à la réconciliation, répondant à l'appel du Bien et à la voix de la conscience, conformément à la parole de Dieu, Tout-Puissant». Citant le verset 237 (Sourate al-Baqara, qui dit que «le désistement [dans un tel cas] est très méritoire» et que «le compromis est préférable» (Sourate an-Nisâ', verset 128). Les Algériens ont tous adhéré à la paix «hormis ceux aveuglés par l'ignorance, la haine et la rancoeur. Ceux-là mêmes qui point de clémence ne connaîtront». Dieu ne nous a-t-il pas appris que «celui qui pardonne et réforme est rétribué par Dieu qui n'aime pas les injustes» (Sourate ash-Shûrâ, verset 40), lance-t-il. La démarche de l'Etat «est animée par notre ferme conviction que l'homme est un Bien né et que notre religion prône les grandes valeurs morales et est la seule capable de répandre la vertu et d'illuminer les esprits par le savoir et la connaissance, la sagesse et la foi». Le président reconnaît encore une fois que «nous dûmes investir un temps précieux, entreprendre un effort laborieux et observer une patience rare de la part de notre peuple pour concrétiser notre démarche en faveur de la paix». La traduire dans les faits «n'a pas été, vous en conviendrez, chose aisée. Mais Grâce à Dieu nous avons triomphé». Ce triomphe, «nous l'avons voulu à la fois moyen et méthode pour transcender notre douleur, faire cesser l'effusion de sang et préserver des biens injustement dévastés ». Il était, en effet, crucial, répète-t-il, «de mettre fin à une situation qui a failli nous enfoncer dans l'abîme, guettés que nous étions par la division et la fitna». Alors que sont apparus dans le monde de nouveaux concepts qui ont obscurci et assombri les esprits, et qui véhiculent des images délibérément altérées pour porter atteinte à cette religion, lui assimilant à tort le terrorisme, le président a appelé les savants musulmans à jouer un rôle d'avant-garde dans l'illustration des vérités de cette religion et l'explication de ses préceptes, tels que définis par le Prophète.