Pour le professeur Chems Eddine Chitour, le vrai partenariat se concrétise à travers la relance du dialogue culturel. La coopération entre les pays des deux rives de la Méditerranée dans les différents domaines, notamment celui de l'énergie, est incontournable. C'est le message qu'a voulu transmettre le professeur Chems Eddine Chitour, à travers l'organisation de la 10e journée de l'énergie, tenue hier, à l'hôtel Hilton d'Alger. Devenue une tradition annuelle pour l'Ecole nationale polytechnique, cette rencontre avait tablé cette fois sur l'étude du processus de partenariat euro- magrébin qui n'arrive pas à démarrer. Cette problématique qui est toujours d'actualité a été profondément analysée par les intervenants. Dans une communication qu'il a présentée, ayant pour thème: «La Méditerranée est-elle un pont ou une frontière?», le professeur Chitour a décortiqué le sujet pour déduire que la Méditerranée est un pont. Même si l'idée paraît, pour lui, une utopie, le professeur garde toujours l'espoir qu'un jour, les dirigeants prendront les choses au sérieux pour relancer le véritable dialogue culturel. Cet expert déplore le désintérêt de l'Europe pour les pays du Sud depuis la chute du mur de Berlin. Il reconnaît que les relations commerciales n'ont jamais cessé entre les deux rives, mais il refuse, en revanche, que les pays du Maghreb demeurent, aux yeux des Européens, juste un marché pour leurs marchandises. Le partenariat, selon lui, doit être dans les deux sens et toucher tous les domaines sans exception. Aujourd'hui, les deux rives sont condamnées à coopérer. Les enjeux géopolitiques marqués par la montée vertigineuse des prix du pétrole est un facteur qui oblige les pays maghrébins et européens à oeuvrer sérieusement ensemble pour un avenir meilleur. Le professeur estime que tous les ingrédients existent pour rattraper le temps perdu et établir un véritable partenariat qui permettra aux deux parties d'en tirer profit. Le Sud, explique-t-il, possède les ressources humaines et naturelles et le Nord possède, quant à lui, la technologie. Ce transfert de technologie pourrait réduire, d'une manière considérable, la tension sur les matières premières dans les années à venir. D'autant plus que l'Europe devient l'un des plus grands consommateurs d'énergie et dépend largement des pays du Sud. Par ailleurs, des communications retraçant l'évolution du processus de coopération entre les deux rives ainsi que les défis et les perspectives de partenariat ont été présentés par des élèves ingénieurs de l'Ecole polytechnique. Ces derniers ont même abordé la question brûlante des prix du pétrole qui dépassent le seuil des 70 dollars le baril depuis presque une semaine. La contribution des étudiants était vraiment enrichissante en termes d'information et d'analyse. Interrogé sur l'objectif de ces rencontres, lancées depuis 1996, le professeur Chitour affirme qu'elles visent à mettre en contact l'université et le monde industriel afin de mieux servir les entreprises et permettre aux étudiants, également, d'élargir leurs connaissances.