Le Front des forces socialistes (FFS), était l'hôte du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD). Il s'agit d'une rencontre qui a été tant attendue par les militants des deux formations dont les rapports par le passé, n'étaient pas au beau fixe. Les rapports étaient caractérisés par une situation d'animosité qui a provoqué des crises sérieuses y compris par rapport à leur potentiel électoral traditionnel dont l'ambivalence était la caractéristique saillante. Le FFS est en train de diversifier ses contacts avec les partis politiques dans le but de convaincre la classe politique de la nécessité d'entamer un dialogue sans exclusive avec toutes les parties concernées par la crise politique qui perdure. La rencontre «historique» entre les deux partis de même bord politique, même si quelques nuances se font exprimer d'une manière manifeste, a le mérite de rompre avec le gel qui a fait perdre à ces deux formations l'opportunité d'axer leur travail sur des alliances et des convergences politiques à même de réaliser des exploits politiques sous une houlette commune au nom des approches démocratiques dont ils se réclament. Le RCD, qui connaît ces derniers temps une saignée en son sein, après la valse des démissions à cause de la ligne développée par le président actuel du parti, est dans une posture qui n'arrange pas ses «calculs» quant à une conjoncture interne qui lui est défavorable. Cette rencontre aura à reconfigurer le parti dans une optique qui sera le début d'une nouvelle démarche partisane permettant au RCD de sortir de l'ornière. Le fond de la rencontre s'exprime à travers le communiqué publié par le premier secrétaire du FFS, Youssef Aouchiche en l'occurrence. Il s'agit des «échanges entre les deux parties, lesquels ont porté sur la situation du pays et sur la situation régionale», et d'ajouter: «La délégation du FFS a rappelé à cette occasion la démarche politique du parti et l'initiative de convention nationale, visant à créer le cadre d'un dialogue sans exclusive avec toutes les forces politiques et sociales, afin d'aboutir à un contrat national et une solution politique consensuelle à la crise que vit le pays», précise-t-on. C'est le projet de la convention nationale qui était au menu entre les deux formations, mais aussi la possibilité d'une convergence pour créer un cadre de dialogue global pour asseoir les jalons d'un contrat national basé sur une démarche consensuelle à la crise politique. Les deux formations ont eu à partager cette démarche et initiative politique lors de la fameuse rencontre de Mazafran. Mais cette fois, les choses ne sont plus ce qu'elles étaient la situation avant le 22 février 2019. Le contexte politique d'aujourd'hui impose une nouvelle approche qui tient compte de l'évolution de fond en comble d'une société où le regard de la situation a beaucoup changé, y compris par rapport à la classe politique en général et aux partis de l'opposition en particulier. Le changement espéré par la société et ce qui constitue le spectre politique actuel, doit tenir compte d'une réalité incontournable, à savoir l'enjeu de l'Etat national comme exigence dont tout le monde doit être d'accord pour le préserver et le sauvegarder. C'est dans cette optique- là que le consensus et le dialogue sont conçus au niveau du discours du FFS. Est-ce que cette démarche est la même pour le RCD? Tout plaide pour une démarche dont le consensus sera le leitmotiv. La rencontre entre le FFS et le RCD sera actée par des engagements de principes. Ces engagements seront le début d'un dégel des rapports entre les deux partis dont le prolongement est tout à fait naturel de par l'historique qui est un trait commun entre les deux formations. Il reste à savoir est-ce que les deux formations qui partagent un ancrage politique similaire pourraient s'entendre sur un travail commun en perspective pour renouer avec la participation politique dans les joutes électorales à venir ou juste une rencontre de courtoisie?