L'envoyé onusien De Mistura arrive dans les Camps de réfugiés sahraouis    CAN-2025: une liste de 26 joueurs pour la double confrontation face au Togo dévoilée    Pluies orageuses sur plusieurs wilayas du nord à partir de jeudi    Constantine: inauguration du lycée régional de mathématiques    Accidents/zones urbaines: 14 morts et 455 blessés en une semaine    Ghaza: plusieurs martyrs et blessés dans des bombardements de l'armée sioniste    Liban: les frappes sionistes ont déplacé 1,2 million de personnes    Ligue 1 Mobilis : L'entraîneur de l'ASO Chlef Samir Zaoui suspendu un mois    Dessalement d'eau de mer: le PDG de Sonatrach inspecte la remise en service de la station d'El-Hamma    Au 2e jour de sa visite en Italie: le Général d'Armée Saïd Chanegriha visite le monument historique "Autel de La Patrie"    Algérie-Niger: signature d'un procès-verbal des discussions dans le domaine des hydrocarbures    Le président de la République installe la Commission nationale de révision des codes communal et de wilaya    Réunion du Gouvernement: suivi de la situation sanitaire dans certaines wilayas du Sud    Mascara: le Moudjahid Kada Ameur inhumé au cimetière de Sidi Othmane    Festival international d'Oran du film arabe: 18 documentaires longs et courts métrages en compétition    Backyard Ultra Algérie: la course sans fin le 19 octobre prochain à Alger    La narration assumée de l'histoire constitue un "socle référentiel" pour les générations    Ligue 1 Mobilis: le coup d'envoi du match MC Oran-ASO Chlef décalé à 20h30    De Mistura en visite, jeudi, aux camps des réfugiés sahraouis    Renfort vaccinal général pour la population du Grand-Sud    L'Algérie met en garde contre les plans israéliens    Examen des opportunités de partenariat entre Sonelgaz et «Elsewedy Electric Algeria»    Une délégation du Conseil de la nation participe à la 4e partie de la session ordinaire 2024    L'intelligence artificielle, un allié pour les journalistes    Les Verts pour un sans-faute face au Togo    Nettoyage et embellissement    La cellule d'écoute et de prévention appelle à une nutrition plus saine des enfants    Décès de l'ancien président du MC Oran Mohamed Brahim Mehadji    Les impacts entre 2025/2030/2050 des politiques de la transition énergétique seront déterminantes    Le Président iranien promet une réponse décisive au régime sioniste    Scarthin Books à Cromford, antre du livre en pleine campagne    Ouverture du premier atelier national sur l'actualisation de la liste indicative    La création de l'Etat-nation algérien au fondement de l'islamisme (II)    Le moudjahid et historien Mohamed Larbi Zebiri inhumé au cimetière de Garidi à Alger    Audience Le président du CSJ reçoit une délégation du groupe de la Banque islamique de développement    Chefs d'Etat et dirigeants du monde continuent de le féliciter    L'Algérie happée par le maelström malien    Un jour ou l'autre.    En Algérie, la Cour constitutionnelle double, sans convaincre, le nombre de votants à la présidentielle    Tunisie. Une élection sans opposition pour Kaïs Saïed    Algérie : l'inquiétant fossé entre le régime et la population    BOUSBAA بوصبع : VICTIME OU COUPABLE ?    Des casernes au parlement : Naviguer les difficiles chemins de la gouvernance civile en Algérie    Les larmes de Imane    Algérie assoiffée : Une nation riche en pétrole, perdue dans le désert de ses priorités    Prise de Position : Solidarité avec l'entraîneur Belmadi malgré l'échec    Suite à la rumeur faisant état de 5 décès pour manque d'oxygène: L'EHU dément et installe une cellule de crise    Pôle urbain Ahmed Zabana: Ouverture prochaine d'une classe pour enfants trisomiques    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



L'Europe compromet son avenir en Algérie
LE DUOPOLE RUSSO-AMERICAIN LA RELÈGUE AUX SECONDS RÔLES
Publié dans L'Expression le 20 - 04 - 2006

L'intérêt porté à l'Algérie procède d'une série de paramètres militaires et politiques précis.
Les différentes escales faites à Alger par des hauts responsables américains, russes, européens et de l'Otan, depuis le début de l'année, mettent subitement Alger dans une position de destination politico-militaire privilégiée et confirment que le Maghreb est devenu une zone aux enjeux sécuritaires incontournables.
Le pôle d'attraction que devient Alger pour les responsables militaires américains depuis le 11 septembre est chaque jour confirmé, au point qu'en sept jours seulement, trois personnages de haut rang dans la chaîne de commandement des Etats-Unis avaient visité Alger. Il s'agit de Charles F. Wald, adjoint du commandant des Forces américaines en Europe, Robert Mueller, patron du FBI, et enfin Donald Rumsfeld, un des mentors de la «Total war» menée par Washington tous azimuts.
A ceux-là, il faut ajouter l'importante visite faite à Alger par James L. Jones, commandant suprême des Forces américaines en Europe, les 17 et 18 décembre 2005 et les prochaines visites, prévues pour le mois de mai, de Condoleezza Rice et de Dick Cheney. Ces visites, où le politique et le militaire se confondent, sont appuyées par le travail «de fond» accompli par une délégation américaine représentant l'Initiative pour le partenariat pour le Moyen-Orient (Mepi).
Donc, nous sommes bel et bien en face de deux objectifs, l'un politique, l'autre militaire, qui peuvent paraître distincts l'un de l'autre, mais qui, en fait, ne font qu'un. L'impératif politique est motivé par un souci militaire. Pour Washington, le terrorisme n'est pas réductible si l'on s'attaque uniquement à ses effets, que sont les groupes djihadistes transnationaux, de type Al Qaîda. Les Etats arabes sont tout autant mis à l'index pour être des régimes répressifs et donc générateurs de tensions internes graves, lesquelles aboutissent à la naissance de groupes extrémistes et violents.
Les Etats-Unis sont, dans ce cas, pris à partie en tant que puissance qui légitime les dérives des régimes arabes, d'où la nécessité pour Washington de se défaire d'une telle accusation.
Les déchirements qui agitent le Moyen-Orient commencent à faire désespérer Washington d'une région pacifiée, d'autant plus que les victoires du Hamas en Palestine et des Frères musulmans en Egypte, n'augurent rien de bon pour les Etats-Unis. Pour Bush, cela est à mettre à côté de deux mini-guerres, ni complètement ratées, ni complètement réussies, en Afghanistan et en Irak où la guérilla fait rage, les Américains recensant leur 2150e mort.
Cette situation pousse Washington à «regagner» le Maghreb, où les choses paraissent infiniment plus simples. Le projet du Grand Moyen-Orient ne concernait pas l'Algérie. Mais chemin faisant, il semble que notre pays «colle» mieux à l'initiative.
L'Algérie, dont les caractéristiques d'un pays méditerranéen sont encore trop évidentes pour être occultées, passe aujourd'hui pour être le mieux placé pour servir de modèle: sa lutte antiterroriste date de plus de douze ans, son imbrication dans les programmes communs et les exercices conjoints avec l'Otan est totale, son engagement avec Washington pour endiguer toute menace dans la bande frontalière du Sahel est sans équivoque et son contexte politique (adhésion à l'OMC, réconciliation nationale, implication des islamistes modérés dans le jeu démocratique, retrait de l'armée du champ du temporel, etc.) est très favorable à l'émergence d'une classe de politiciens «intégrés».
Les choses n'étant jamais innocentes en politique, il y a encore lieu de voir dans cette poussée américaine en Algérie, une bonne tentative de prendre de court les initiatives de l'Euromed et de Poutine et d'amarrer Alger à Washington plutôt qu'à Paris ou Moscou. L' «ami russe» Vladimir Poutine, depuis son escale à Alger, il y a près d'un mois, et le gros contrat d'armement passé avec l'Algérie, a toutes les chances de voir se renforcer les positions russes dans le Maghreb, devenu tout à coup un enjeu sécuritaire majeur. Aujourd'hui, Moscou prend en ligne de compte deux atouts: le déclin de l'influence française, et partant, européenne, dans la région maghrébine, et les visées de Washington au Maghreb.
Les prochaines manoeuvres militaires conjointes algéro-russes en haute mer feront grincer des dents les Européens qui, jour après jour, perdent pied non seulement en Algérie et au Maghreb, mais aussi dans toute l'Afrique du Nord et en Afrique, en général.
Premiers voisins de l'Algérie, liés aux Maghrébins par une histoire millénaire et habitants du même bassin méditerranéen, les Européens ont toutefois cette habituelle parcimonie envers les pays du Sud, qui, en période de disette, traitent avec tout le réalisme du moment. Si l'on compare le volume des échanges commerciaux avec les Etats-Unis et la France (qui reste la locomotive de la politique algérienne et maghrébine de l'Europe), ou la disponibilité de la Russie à aider ou à vendre des équipements militaires à l'Algérie, l'on comprend tout de suite pourquoi la percée des uns s'est faite au détriment des autres.
Les visas, les extraditions, la question du Sahara occidental, les relations ambiguës avec le couple algéro-marocain, les événements liés a l'islamophobie, etc. ont été autant de points qui ont miné l'influence de l'Europe en Algérie.
Le traité d'association, signé depuis 2002, et dont les travaux ont été ajournés récemment, reste assez significatif au sujet des «pesanteurs» qui interdisent encore un envol européen en Algérie, et dans le Maghreb, de façon plus générale. Le déclin européen dans la région est-il réel ou s'agit-il alors d'un simple «passage à vide»?


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.