En réagissant aux menaces brandies par les syndicats de mener une «grève ouverte», à partir du mois de mai prochain, dans le secteur de l'enseignement supérieur, le premier responsable de ce secteur, a jugé, d'emblée, que ce mouvement «est illégal». Dans une déclaration rendue publique hier, le ministre a souligné que «tout syndicat est tenu par la loi de présenter, avant le 31 mars de chaque année, la liste des cotisations de ses adhérents et le nombre de ces derniers doit atteindre 20% de l'ensemble des travailleurs permanents de l'entreprise», tout en déplorant cependant que plusieurs sections syndicales activant dans le secteur, à l'image du Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes), «n'aient pas répondu à cette exigence». En réponse à cette question, M.Fouad Djemaï, membre du conseil du Cnes, a déclaré déjà, à L'Expression que «le Cnes, exerce son travail syndical dans le respect de la loi. La liste de nos adhérents ainsi que leurs cotisations sont sur le bureau du ministère du Travail avant le 31 mars», a-t-il répondu. Avant d'ajouter avec étonnement que «cette note de remettre la liste aux recteurs des universités, je dis que c'est une nouvelle circulaire. C'est la première fois que j' en entends parler». De son côté, M.Boukaroura coordinateur national du même syndicat, a déclaré que « C'est pour la première, fois depuis 1992, qu'ils nous ont exigé cette liste». Toujours, en guise de réponse aux déclarations du ministre qui a jugé que le Cnes, «n'a pas atteint les 20% de l'ensemble des travailleurs permanents de l'entreprise, exigés par la loi 90-14», M.Djemaï a répondu qu'au Cnes « nous avons dépassé les 57%. Et on peut vérifier mes chiffres et mes propos au sein du ministère du Travail ». En outre, la tutelle rappelle que certaines revendications des enseignants «ne sont pas du ressort du ministère», telle l'augmentation des salaires, qui relève, a-t-on précisé, de la Fonction publique. S'agissant des deux journées de protestation du lundi et mardi de la semaine en cours, le ministère a fait savoir par M.Benhamouda chargé de l'information au niveau du ministère que « sur les 56 universités que compte le pays, 30 d'entre elles n'ont enregistré aucun arrêt de cours, alors que le reste des universités ont suivi le mouvement avec des taux de suivi différents». Il est à noter enfin, que la décision finale du boycott des examens du dernier trimestre n'est pas encore prise. Toutefois 80% à 90%, des enseignants votants sont favorables à la grève, à en croire les dires des syndicalistes; «Officiellement, rien n'est décidé, mais je peux vous dire que la majorité écrasante est pour la grève». Néanmoins, le ministère a réitéré sa «disponibilité» pour poursuivre le dialogue, qui reste, précise-t-on, «une conviction et une volonté continues, afin de permettre à la famille universitaire, avec toutes ses composantes, de contribuer activement à la réalisation des objectifs majeurs de la réforme globale du système de l'enseignement supérieur».