Le représentant du Front Polisario en Espagne, Abdulah Arabi, a une nouvelle fois souligné que l'Espagne ne pouvait pas se soustraire à sa responsabilité politique, juridique et historique dans la longue souffrance du peuple sahraoui et le processus de décolonisation du Sahara occidental, étant toujours un territoire non autonome sous son administration, comme reconnu par l'ONU et la Cour nationale d'Espagne. À l'issue d'une rencontre tenue avec l'intergroupe de soutien au peuple sahraoui au sein du Parlement des Canaries, M. Arabi a souligné «la nécessité d'unir les forces pour forcer Madrid à prendre des mesures courageuses et placer les droits de l'homme du peuple sahraoui et la légalité internationale au-dessus de sa stratégie économique», a rapporté, hier, l'agence de presse sahraouie (SPS). «L'Espagne reste la puissance administrante du Sahara occidental. Et en tant que telle, elle a une responsabilité politique et juridique et doit agir en conséquence. Jusqu'à présent, elle ne le fait pas», a déploré M. Arabi, ajoutant qu'«elle tente de subordonner la recherche d'intérêts économiques au Maroc au détriment des aspirations légitimes du peuple sahraoui». Dans le cadre de sa visite dans l'archipel des Canaries, Abdulah Arabi a exprimé devant les médias sa «gratitude aux populations de la région et à ses représentants politiques pour la longue histoire de solidarité et de soutien inconditionnel au peuple sahraoui et la légalité internationale». Entre-temps, le Maroc tente de faire le forcing sur les pays européens pour qu'ils suivent l'exemple des Etats-Unis, qui ont reconnu la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental. Depuis plusieurs mois, les autorités marocaines multiplient les signaux pour que le gouvernement espagnol reconnaisse la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental. Cependant, l'Espagne a toujours botté en touche. «L'Espagne n'apparaît pas en tant que puissance administrante dans la liste des Nations unies ni dans les rapports annuels du secrétaire général des Nations Unies sur le Sahara ni dans aucune des Résolutions du Conseil des Nations unies qui suivent cette question» souligne l'Exécutif ibérique. En ce sens, le gouvernement soutient que sa position sur cette question «est constante» et passe par la défense «d'une solution politique, juste, durable et mutuellement acceptable telle qu'établie par les résolutions successives du Conseil de sécurité dans le cadre de dispositions conformes aux principes et buts de la Charte des Nations unies» S'agissant de la situation au Sahara occidental après la reprise de la lutte armée contre l'occupant marocain, le diplomate sahraoui a considéré que cela était le résultat de «l'inaction» de la communauté internationale et de «la perte de confiance du peuple sahraoui dans les mécanismes devenus les défenseurs du Maroc dans son occupation illégale pour le Sahara occidental.» «Vingt-neuf (29) ans ont été un exemple clair de l'engagement du peuple sahraoui pour une solution pacifique au Sahara occidental. La communauté internationale a perdu une opportunité historique et la confiance du peuple sahraoui», a regretté le représentant du Front Polisario. À cette occasion, Abdulah Arabi a lancé un appel aux organisations internationales pour qu'elles interviennent à même de mettre fin à la vague de répression des autorités du régime d'occupation marocain contre la population civile sahraouie dans les zones occupées du Sahara occidental.