La société civile! Une nouvelle inconnue. Des démocrates en rangs dispersés, des islamistes revanchards et des triangulaires en pagaille: les élections législatives s'annoncent imprévisibles. Mais le président Tebboune est contraint de trouver une majorité... Des camarades qui trahissent et des ennemis qui s'allient, des jeunes loups qui changent de peau et des caciques qui s'effondrent, des vieux partis qui vacillent et des têtes qui tombent... Avec leur casting mouvant et incertain, les prochaines devraient sans peine prolonger ou déboucher sur un nouveau paysage politique national. Tebboune a sûrement fait le plus dur. Mais son élection à la magistrature suprême du pays n'aura de poids et une réelle traduction politique que s'il obtient une majorité à l'Assemblée, au risque de devenir spectateur de son propre mandat. Car c'est bien d'une coalition que rêvent les partis en lice. Même s'ils affirment, dans leur majorité, soutenir la démarche de réformes initiées par le chef de l'Etat. Mais on devrait entendre plusieurs sons de cloche au cours de la campagne. D'autant que l'une des inconnues de l'équation demeure, pour l'heure, l'identité des candidats. D'un côté, les partisans d'un virage à droite et de l'autre ceux qui pourraient envisager de travailler avec le nouveau président de la République. Chacun rêve d'être le futur Premier ministre. Dans ce cadre, le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Abderrazak Makri, a, dores et déjà, annoncé la couleur. S'exprimant à partir de la wilaya de Ouargla, Abderrazak Makri a révélé que la prochaine élection législative sera «un rendez-vous crucial pour connaître le destin et l'avenir de l'Algérie» et constitue «l'amorce de la mutation vers l'avenir de l'Algérie qui pose ainsi les premiers jalons de sa démarche de sortie de l'ensemble de ses crises.» Après la signature par le président de la République du décret présidentiel portant convocation du corps électoral pour le 12 juin prochain en vue d'élire les membres de l'Assemblée populaire nationale, Abderrazak Makri a estimé que «le compte à rebours a commencé pour cette importante échéance, la première législative après le Hirak populaire». Pour le chef du MSP, le secrétaire général du parti du Front de Libération nationale (FLN), Abou El Fadl Baâdji «toutes les garanties» étaient réunies pour la réussite des élections législatives prévues le 12 juin prochain, suite à la convocation par le président de la République du corps électoral, précisant que ces échéances permettront au peuple d'exprimer ses positions et ses ambitions et de choisir librement ses représentants. De son côté, le secrétaire général de l'Alliance nationale républicaine (ANR), Belkacem Sahli, a réaffirmé la disposition de son parti «à accompagner la démarche de réforme initiée par le président de la République». Une certitude, la tenue des élections sera l'occasion pour l'Etat d'affirmer son attachement à la moralisation de la vie politique, à la promotion de la performance des élus du peuple dans le cadre de la transparence, de la lutte contre la corruption, de l'égalité des chances et de la participation des jeunes. En signant le décret portant convocation du corps électoral, le président Tebboune, a donné un signe fort de sa volonté de poursuivre la concrétisation des engagements pris lors de son élection à la magistrature suprême pour «l'instauration d'une nouvelle République débarrassée des corrompus et de la corruption».