Le ministre l'a fixé au 31décembre. Les producteurs d'eaux minérales, un marché livré depuis quelque temps à l'arnaque, ont un ultime délai ne dépassant pas le 31 décembre pour l'agrément de leurs dossiers, mais aussi pour la spécification de leurs eaux. Les exploitants avaient été destinataires, à cet effet, d'une note ministérielle et ce, depuis près de six mois. C'est en fait, le délai qui tire à sa fin et qui a été imposé aux exploitants pour la spécification de leurs eaux. En termes plus clairs, il s'agit de définir la nature de chaque eau, soit de table, soit minérale. Cette dernière, selon le ministre des Ressources en eau, de passage sur les ondes de la Chaîne III, devra répondre à des normes très spéciales et devra surtout contenir des vertus thérapeutiques. Au-delà du 31 décembre, précise le ministre, ce sera la justice qui va intervenir auprès des exploitants. C'est-à-dire, des poursuites judiciaires seront engagées à l'encontre des traînards et des arnaqueurs. «Tout producteur doit être muni d'une certification d'exploitation et ensuite une étiquette d'identification de la nature de son eau», explique Abdelmalek Sellal aux journalistes. Ainsi, les critères de chaque eau devaient être rendus publics. L'étiquette en question doit être collée sur chaque bouteille afin de permettre aux consommateurs de faire la part des choses et distinguer l'eau minérale de l'eau de table. A l'heure actuelle, le citoyen ne sait pas faire la différence en l'absence d'une classification réglementée. Une telle séparation devra, décidément, différencier le coût de chaque eau. Il faut dire que le marché de l'eau minérale, qualifié de «grand souk», n'est toujours pas soumis à une réglementation censée mettre de l'ordre dans ce domaine. L'eau de chaque source doit être étudiée deux fois par an, en saison estivale et hivernale. Cette étude se fait sur le plan microbiologique, chimique et des matériaux lourds. Une étude environnementale a été également réclamée à chaque producteur. Telles étaient les exigences affichées par le ministère afin d'asseoir, a priori, une plate-forme pour cette nouvelle discipline. Selon Sellal, la Commission permanente des eaux minérales et des eaux de source a bien travaillé et certains producteurs ont d'ores et déjà eu la certification en attendant la définition de la nature de l'eau. Le ministre, à cette occasion, a présenté son nouvel agenda afférent au programme du secteur. 27 autres barrages en cours d'étude ainsi qu'un autre grand complexe hydraulique. Il s'agit de transférer les eaux de la nappe d'El Goléa vers les Hauts-Plateaux, plus précisément vers Djelfa, Tiaret et M'sila avec des connexions qui vont jusqu'au Grand Sétif. L'étude d'exécution, d'après l'invité de la Chaîne III, est lancée pour la réalisation de ce deuxième plus grand transfert après celui qui consiste en la mobilisation des eaux souterraines par leur transfert de In Salah vers Tamanrasset. Au sujet de la météorologie peu favorable à son secteur, le ministre n'a pas voulu faire pâle figure. «Je suis optimiste car la situation est moins difficile que celle de l'année précédente.» Chiffres à l'appui, le taux d'emmagasinage des barrages est de l'ordre de 40,47%. «Nous avons des hypothèses de travail et une stratégie en vue de réétudier la répartition de l'eau», a développé le ministre. Interrogé sur la gestion déléguée de l'eau au niveau d'Oran, d'Annaba et de Constantine, Abdelmalek Sellal a annoncé le démarrage de l'opération le 1er janvier de l'année prochaine, tandis que l'ouverture des plis interviendra en novembre de l'année en cours. Quant au litige opposant actuellement l'Agence nationale des barrages et transferts (Anbt) à l'entreprise chargée de la réalisation du barrage Koudiat Acerdoune de Bouira, le ministre a expliqué que le conflit est vieux de plusieurs années et se trouve actuellement au stade d'un arbitrage international. Mais les travaux, a-t-il assuré, connaissent un taux d'avancement très satisfaisant.