Le sommet de l'Union du Maghreb arabe devrait se tenir au courant du premier semestre 2002. Sans autres précisions, M.Belkhadem avait juste ajouté que des consultations auront lieu prochainement entre les membres de l'UMA afin de fixer la date du prochain sommet. Le lieu où se tiendra le sommet poserait manifestement problème, car rien n'indiquait, jeudi encore, qu'Alger avait la préférence de tous les ministres maghrébins. Cela étant dit, notons, en outre, que la 19e session du Conseil des ministres des Affaires étrangères a pris fin après que le Tunisien, Lahbib Boulares, eut été installé au poste de secrétaire général succédant ainsi à son compatriote Mohamed Amamou. Lahbib Boulares, a-t-on indiqué, était ministre de l'Information, de la Culture, de la Défense et des Affaires étrangères en Tunisie. Sa candidature au poste de secrétaire général de l'UMA aurait été fortement indiquée par le président tunisien Zine El-Abidine Benali et aurait vite fait l'unanimité auprès des mini- stres de l'UMA. Ainsi, les pays membres auraient évité, par cette nomination, que certains sons de cloche ne viennent réveiller les vieux démons. A vrai dire, ce sont justement les sujets qui fâchent qui ont été habilement évités ou du moins adroitement contournés par des euphémismes finement agencés. Lors de la cérémonie d'ouverture, les ministres ont su taire, non sans gêne, les divergences qui ont gelé la tenue d'aucun sommet de l'Union maghrébine après 1994. Formellement, la question du Sahara occidental n'a, en aucun lieu, été abordée même si tous les ministres ont appelé à discuter vivement des problèmes qui empêchent l'union d'aller de l'avant. Pour le ministre algérien, il s'agit d'établir une véritable concertation et de faire en sorte que l'échange des points de vue concerne «l'ensemble des questions politiques d'intérêt commun, de manière à coordonner (les) positions (des Etats membres) et concrétiser une diplomatie maghrébine réaliste et efficace qui reflète les préoccupations des peuples maghrébins et renforce (le) potentiel de négociation au service de (des) intérêts vitaux». A peine voilés, les propos du ministre marocain des Affaires étrangères, M.Mohamed Benaïssa, avaient trait aux préoccupations primordiales du Maroc, à plus forte raison de «maintenir l'union territoriale du pays et de consolider sa souveraineté». Il faut donc, selon lui, s'en tenir scrupuleusement aux résolutions du sommet de Marrakech. Une manière, plus ou moins, «objective et sereine» pour reprendre ses termes, de conclure indubitablement le dossier sahraoui. Répondant aux questions des journalistes, le ministre chérifien a bien convenu que la question n'était pas inscrite dans l'ordre du jour. Cependant, avait-il précisé, le dossier sahraoui est «nécessairement dans l'esprit de tous», pour ensuite ajouter, qu'il avait bel et bien, insisté, à dessein, sur les termes de «souveraineté nationale» parce qu'il était, d'après lui, «impossible de concevoir une union maghrébine objective si un Etat n'était pas rassuré quant à sa souveraineté et à son union territoriale.» Pour Benaïssa, des discussions sont manifestement entamées afin de résoudre le problème. Un problème, a-t-il conclu, qui «ne manquera pas de se poser un jour ou l'autre à l'UMA bien qu'il ne soit pas, aujourd'hui, à l'ordre du jour». Concernant la réouverture des frontières entre l'Algérie et le Maroc, Benaïssa a estimé qu'il s'agit là d'un obstacle qu'il faut absolument écarter parce qu'il est «inconcevable, étaye-t-il, que deux grands pays acteurs dans l'UMA gardent ainsi leurs frontières fermées.».