Les besoins d'investissement en Afrique sont estimés à 30 milliards de dollars par année. «Si le marché de l'électricité n'est pas bien développé en Algérie, c'est parce qu'il y a beaucoup de mécanismes stipulés par la loi sur l'électricité de 2002 qui ne sont pas encore mis en place». C'est l'explication qu'a avancée hier le P-DG de la Sonelgaz, M.Noureddine Bouterfa, lors d'une conférence de presse qu'il a animée à l'issue des travaux du Comité algérien de l'énergie tenu durant deux jours à l'hôtel Hilton d'Alger. Pour lui, le processus de réforme de la politique de l'électricité ne dépend pas seulement du secteur mais également de tout l'environnement économique. Même si le cadre réglementaire définit clairement les instruments de régulation du marché de l'électricité de sorte qu'il soit compétitif, il n'en demeure pas moins que son application sur le terrain n'est pas une chose facile. «Nous voulons certainement qu'il y ait des entreprises en Algérie avec lesquelles on peut se mesurer et créer une compétitivité», précise M.Bouterfa pour expliquer que la Sonelgaz n'est pas contre l'ouverture du marché aux opérateurs privés. Bien que l'Etat plaide pour l'ouverture du marché de l'électricité, poursuit- il, mais elle demeure un élément central dans le système. L'Algérie a eu l'avantage de tirer des leçons des expériences d'autres pays, comme en Amérique Latine pour parfaire sa politique dans le domaine. Le P-DG reste confiant et même convaincu de l'efficacité de la loi sur l'électricité. «C'est une loi qui permettra d'arriver dans les 10 ou 15 années à venir à un marché fructueux», a-t-il affirmé. Intervenant sur ce point, un expert du Conseil mondial de l'énergie (CME) a constaté que l'Algérie a gagné beaucoup de terrain par rapport à d'autres pays africains. Sur le plan des réformes, l'expert considère que notre pays est parmi les leaders en Afrique. Il citera comme preuve, le taux de pénétration de l'électricité qui est à 96% contre 34% pour le gaz. Cet expert partage l'avis de Bouterfa et pense qu'il faut d'abord créer toutes les conditions pour aller vers un marché concurrentiel. Sur le chapitre de la coopération régionale, l'expert reconnaît que l'Algérie contribue largement au développement de l'Afrique. Afin de renforcer la coopération entre les pays africains dans le secteur de l'énergie, le séminaire a dégagé une série de recommandations dans ce sens. Le récent rapport établi par le CME indique que seulement 25% de la population africaine a l'accès à l'énergie électrique. Interrogé sur les besoins d'investissement de l'Afrique, le vice-président du Conseil mondial de l'énergie M.Alioune Fall dira qu'en matière d'infrastructures, celles-ci sont estimées à 30 milliards de dollars.