Les relations algéro-françaises semblent mieux se porter au plan des échanges militaires. Le porte-hélicoptères Jeanne-d'Arc et la frégate anti-sous-marine Georges-Leygues, faisant partie du détachement naval de la marine française, ont accosté hier le port d'Alger pour une escale de six jours. Aussitôt accosté au port d'Alger, le commandant du détachement naval français, le colonel Gilles Telett de Moutort, a rendu une visite de courtoisie au commandant de la façade maritime centre, le colonel Mohamed Guelmami. Selon le responsable de la cellule de communication des forces navales, le colonel Adnane Cherif, et évoquant le contexte de cette escale, a précisé qu'elle intervient dans le cadre de la «coopération militaire entre l'Armée nationale populaire (ANP) et l'armée française» et s'inscrit dans le «programme des activités entre les forces navales algériennes et la marine française». Elle vise également, selon lui, à «renforcer et consolider les relations entre les forces navales algériennes et la marine française», à travers des «échanges d'expériences dans les domaines d'intérêt commun». Cette escale qui a été programmée de longue date, sera clôturée par des exercices en mer avec la participation de deux unités des forces navales, à savoir une unité du service des gardes-côtes et une corvette lance-missiles. Selon des officiers de la marine algérienne, un programme varié, comportant des visites dans différents sites culturels et historiques au profit des membres de l'équipage français ainsi que des conférences et des activités sportives, a été élaboré à cet effet. Selon la fiche technique du Jeanne d'Arc, disponible sur le site web de la défense française, le navire porte-hélicoptères Jeanne d'Arc possède des capacités d'emport d'une dizaine d'hélicoptères lourds et légers et peut mettre en oeuvre simultanément, en décollage et en appontage, trois hélicoptères. Il a été construit par l'arsenal de Brest entre 1959 et 1961 et sa mise à flot a été faite d'abord sous le nom de La Résolue. Le 16 juillet 1964, il a reçu le nom de Jeanne d'Arc. En temps de paix, le navire sert de bâtiment-école, et en temps de guerre, à mener des missions de combat, soit dans le domaine de la lutte anti-sous-marine, en embarquant 8 hélicos WG 13 Lynx, soit dans le cadre d'une mission d'action extérieure en mettant en oeuvre des hélicos Puma ou Gazelle de l'aviation légère de l'armée de terre, et en transportant des troupes de débarquement. Cette visite, la troisième du genre à Alger pour le porte-hélicoptères Jeanne-d'Arc qui fait partie du groupement des écoles d'application des officiers, a ceci de particulier, en ce sens qu'elle intervient au plan militaire au moment où les relations politiques sont tendues et connaissent des pics de langage rarement atteints. Cependant, ce qu'il y a à retenir, ce sont les manoeuvres en haute mer que la marine algérienne va entreprendre avec les deux bâtiments de la marine française, qui occupent, l'une et l'autre, les deux berges de la Méditerranée et sont tenues d'être garantes de la sécurité du bassin méditerranéen.